Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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Zahi Hawass, le pharaon des momies

Publié le 20 avril 2011 par

Mégalomane, nationaliste hystérique, autocrate intriguant, mais génial ! Ce proche d’Hosni Moubourak vient pourtant d’être reconduit à la tête du ministère des Antiquités égyptien.

Zahi Hawass
Zahi Hawass
Il a beaucoup travaillé à être aujourd’hui l’archéologue le plus célèbre du monde. Il porte le chapeau d’Indiana Jones et certains disent qu’il en a aussi le fouet. Mégalomane, nationaliste hystérique, corrompu, tyran patrimonial, pharaon de l’autopromotion, les gentillesses pleuvent sur l’archéologue égyptien Zahi Hawass. Mais au Caire tout le monde le reconnaît dans la rue.

Indéniablement cet homme est une séduisante grande gueule qui a bousculé beaucoup de conformismes dans le petit monde de l’égyptologie. Jusqu’à lui, cette science était dominée par des équipes scientifiques britanniques, françaises et allemandes. Né en 1947, Zahi Hawass a eu son premier poste en 1969 (inspecteur des Antiquités en Moyenne-Egypte) et a gravi un à un les échelons administratifs pour finalement devenir, en 2002, le patron du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes. Il a alors établi un plan général de restauration et de préservation des monuments historiques égyptiens, et surtout une politique de fouilles avec de nouvelles règles pour toutes les équipes de chercheurs, en particulier étrangères. Zahi Hawass veut que l’histoire de l’Égypte ancienne soit désormais écrite par des Égyptiens et non à Paris, Londres ou Berlin. En 2003 il a interdit toute nouvelle mission archéologique étrangère en Haute-Egypte jusqu’en 2013, il a renvoyé 14 expéditions et refusé tout accès à des centaines d’autres.

Pour les missions restantes – il y en a –, il a imposé un protocole strict : les rapports finaux doivent être publiés (avec photos et cartographies) dans les cinq ans après la fin des fouilles, dans la langue de l’équipe et en arabe. Et surtout aucune mission étrangère ne peut annoncer de découvertes «  Toute découverte doit être évaluée et annoncée par nous  » déclara Hawass en 2003. On ne peut pas dire que l’homme se fit beaucoup d’amis parmi ses confrères, on lui reproche essentiellement d’être beaucoup plus médiatique que scientifique.

L’art de la communication et de la veste retournée

Par contre ses vrais talents de communicateur l’ont rendu très célèbre, en particulier en Egypte et aux Etats-Unis grâce à des documentaires de télévision (National Geographic, Discovery Channel) capables d’intéresser le grand public à l’archéologie égyptienne. Zahi Hawass est aussi devenu le chantre de la lutte des pays du Sud réclamant la restitution de nombreuses œuvres aux grands musées des pays du Nord. Il a réussi à récupérer ainsi plus de 4000 pièces, mais continue à se battre pour la restitution de plusieurs œuvres phares : la pierre de Rosette (British Museum) le zodiaque du temple de Dendérah (Musée du Louvre) la statue de Hémiounou (Roemer und Pelizaeus Museum, Hildesheim) ou le buste d’Ankhâf (Museum of fine arts, Boston)

Le site officiel de Zahi Hawass est une sorte de modèle du genre autoglorification narcissique. (www.drhawass.com) mais il semble que cet homme soit aussi un fin manœuvrier politique. Malencontreusement nommé ministre par Hosni Moubarak en janvier 2011, Zahi Hawass s’opposa aux révolutionnaires en demandant que le Raïs se maintienne encore six mois au pouvoir et en affirmant, par ailleurs, que le patrimoine archéologique et muséal égyptien était parfaitement sécurisé. Quelques jours plus tard Moubarak quitta le pouvoir et plusieurs centaines d’objets furent volés au musée du Caire et sur des sites archéologiques. Zahi Hawass s’est trouvé malmené, début février, par cent-cinquante archéologues « révolutionnaires » lui demandant de dégager lui aussi. L’homme a alors opportunément retourné sa veste. Début mars, à l’occasion du changement de Premier ministre au Caire, Hawass a démissionné en proclamant qu’il n’était plus en mesure de protéger les trésors de son pays. Fin mars, il a été reconduit à la tête du ministère des Antiquités d’Egypte.

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