Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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#Editions Wombat #New Yorker #Pourquoi je déteste Noël #Robert Benchley

Le Père Noël est mort, Benchley l’a tué

Publié le 2 décembre 2011 par

Prince du New Yorker et roi de l’absurde, Robert Benchley n’est plus, mais il bouge encore. A vérifier dans un recueil d’articles brûlants d’actualité.

postec.jpg Robert Benchley, homme à tout faire (humoriste, écrivain, scénariste et comédien) de l’ironie et de ses infinies déclinaisons, est mort voici plus d’un demi-siècle. Il ne s’en prendra donc qu’à lui-même s’il ne peut lire tout le bien que l’on pense de ses billets d’humeur. Certes, on aurait pu arriver plus tôt ou, lui, partir plus tard mais, que voulez-vous ?, il n’y a pas de justice : le bon Dieu, à l’inverse du Père Noël, n’existe pas. D’ailleurs, la preuve est dans l’équation : sans Père Noël, pas de Noël et sans Noël, pas de Benchley nouveau, ni de chroniques, publiées ici et là (surtout là, dans divers recueils compilant les traits d’esprit d’un qui n’en manquait pas) et réunies aujourd’hui sous le titre plus alléchant qu’un calendrier de l’avent, Pourquoi je déteste Noël.

On y découvre des raisons multiples, à cette détestation forcenée. Pas toutes portées par la plus parfaite honnêteté intellectuelle ou la meilleure foi du monde, mais qui valent que l’on s’y intéresse. Car il y a toujours un fond de bon sens sous l’épais vernis de grand n’importe quoi (l’inverse fonctionne aussi parfaitement). Mais aussi des histoires de fantômes qui feront se marrer même les plus trouillards, et des Noëls qui tournent au vinaigre, et d’autres qui finissent en eau de boudin, et une pantomime réjouissante, et une analyse historique et détaillée de l’essor des cartes des vœux. Et, et, et.

Offrir Robert Benchley à Noël est une preuve de bon goût –d’autant que la couverture illustrée par Willem rendra très bien sous un sapin.

Naviguer à vue entre le tout à fait méchant, le ricanant et l’absurde
Et même les prémices d’une géniale invention : «  Je me demande s’il ne serait pas possible de fabriquer une sorte de neige factice, un produit artificiel qui satisferait les amateurs de neige, et qui causerait en même temps autant de problèmes que la neige ordinaire.  » Et voilà, chers lecteurs, comment j’en suis venu à inventer la «  Nège  ». Car parfois, il est vrai, Robert Benchley ne parle pas de Noël, mais de neige. Parce que c’est son droit le plus strict et parce que la neige c’est un peu le symbole des Noëls à l’ancienne, «  avec un bon vieux ciel plombé des plus réjouissants par là-dessus et un bon vieux vent des familles qui tourbillonne gaiement autour de la maison  ».

C’est tout ? Oui, c’est à peu près tout. Et le lecteur de naviguer à vue entre le tout à fait méchant, le ricanant et l’absurde. Entre «  la petite Dolly, une enfant obèse et désagréable qui n’aurait jamais dû naître  », et la reprise festive de l’une des thématiques favorites de Benchley – on lui doit déjà Les enfants, pour quoi faire ? –, la «  formation  » des moins de vingt ans : «  Un des problèmes majeurs dans l’éducation des enfants, que les livres consacrés à ce sujet n’abordent en général jamais, c’est la “visite du camarade d’école”. Je veux parler du petit copain que votre enfant ramène à la maison pour les vacances. Comment s’en dépatouiller sans tomber sous le coup du code pénal ?  »

Ces petits bonheurs simples comme un grain de poésie farfelue dans un monde de grands, on les doit aux toutes jeunes éditions Wombat. Pour les malchanceux qui ne connaissent pas encore, une rapide visite de leur site Internet, où l’on apprend que le wombat en question est un «  marsupial australien qui ne ressemble à rien  », plantera le décor d’une maison tiraillée entre l’Hara Kiri qui tâche, et l’absurde pince-sans-rire du New Yorker. Offrir Robert Benchley à Noël est une preuve de bon goût – d’autant que la couverture illustrée par Willem rendra très bien sous un sapin. Gageons d’ailleurs que les heureux bénéficiaires loueront votre sens de l’à-propos. A moins qu’ils ne préfèrent recycler votre présent pour allumer la cheminée. A-propos quand tu nous tiens…

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