Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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Tintin : la controverse du Congo

Publié le 1 mars 2012 par

Une rencontre entre les éditions Casterman et le Conseil Représentatif des Associations Noires n’a pas permis de régler une longue polémique sur Tintin au Congo

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Rencontre au sommet mercredi 29 février à Paris entre Louis-Georges Tin, essayiste et enseignant à l’Ecole des Hautes-Etudes en Sciences Sociales, président depuis 2011 du Cran (Conseil représentatif des associations noires) et Louis Delas, pour les éditions Casterman (Groupe Flammarion-Rizzoli). Objet du débat : vider l’abcès de controverse et de poursuites en justice, notamment en Belgique, qui s’est formé depuis des années autour de l’album Tintin au Congo (1930-1931, redessiné et colorisé en 1946) de Hergé. Le président de l’association est ressorti « mitigé » et même « déçu » de l’entretien.
Faut-il insérer un avertissement dans cet album jugé raciste et colon-paternaliste par le Cran, insistant sur le contexte historique dans lequel cette histoire de Tintin fut créée ?

L’éditeur s’est borné à répercuter le refus de la Fondation Moulinsart, qui gérant les droits du héros à la houppe, est la seule habilitée pour ce genre de décision. Louis-Georges Tin estime que c’est bien à Casterman d’insister et de se faire le relais plus convaincu auprès des héritiers d’Hergé.

Michel Wieviorka :  » Accélérer la ringardisation de Tintin au Congo »

En 2009 déjà, Les influences interrogeait le sociologue Michel Wieviorka, conseiller scientifique du Cran au sujet de la polémique Tintin au Congo : «  Sur le CRAN et Tintin : j’ai indiqué à Patrick Lozès (Président du Cran à l’époque/Ndlr) qu’une comparaison peut l’aider dans sa réflexion, avec Bécassine : ce qui fut un immense best seller est aujourd’hui totalement ringardisé, et ce personnage qui condense les éléments d’une sorte de racisme anti-Breton en fait est démonétisé, ce qui est une bonne chose. (…) Mon conseil est donc de contribuer à la « ringardisation » accélérée de Tintin, avant tout, ce qui n’interdit pas d’en dénoncer le racisme, y compris en demandant un avertissement en page de garde. Mais j’ajoute que le racisme de Tintin n’est pas le même que celui qui ronge notre société : il est colonial, il est condescendant, il vise de toutes autres figures que l’immigré ou le Noir aujourd’hui en France, et avec d’autres préjugés. Ce racisme lui-même est également ringard. »

L’édition en anglais de Tintin au Congo comporte ainsi un avertissement aux lecteurs, recommandant de ne pas oublier le contexte dans lequel Hergé a créé son histoire. A plusieurs reprises, des associations ont réclamé la même mesure pour les éditions en français et en néerlandais vendues en Belgique. Refus catégorique de la Fondation Moulinsart.

« Demander à un tribunal de faire insérer un avertissement est une forme de censure », a notamment déclaré, lors du procès à Bruxelles en 2011, Alain Berenboom, pour la fondation Moulinsart et l’éditeur Casterman. Tintin chez les sourds, un feuilleton-fleuve.

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