Mélanie Georgiades, muslim rap
Publié le 2 octobre 2012 par Les Influences
L’autobiographie de Diam’s, reflet show-biz du « bricolage religieux » contemporain
Religion De Diam’s, la seule rappeuse, ou peu s’en faut, à avoir percé dans un univers masculin, si ce n’est machiste, on ignorait presque tout, à l’exception de sa forte personnalité, de son succès fulgurant, de ses disques d’or, de platine et de diamant, et de sa consécration aux Victoires de la musique. Au faîte de la célébrité, Diam’s disparaît, elle s’éclipse de la scène en grande crise morale et même psychiatrique. En 2009, une photo volée, et voilà la chanteuse, bien malgré elle, repérée femme voilée à la sortie d’une mosquée. Les réactions se font brutales, la polémique enfle. Le clash est consommé avec une partie de son public qui ne comprend pas cette soumission à la religion.
Trois ans plus tard, au tour de Mélanie Georgiades de raconter sa version des faits et même sa conversion à l’islam. D’Edith Piaf à Daniel Darc, en passant par Nina Hagen, Prince ou Cat Stevens, la religion et les artistes ont toujours suscité des alliages particuliers. La conversion de Diam’s est en comparaison très sage, plutôt bourgeoise, mais ce document autobiographique témoigne du fait contemporain pas si rare du « bricolage religieux ».
La jeune femme née à Chypre, de culture catholique, bercée par Brassens ou Ferré, structurée par sa passion pour le hip-hop et son féminisme, défend ici sa religion qui l’a apaisée mais peut être aussi métamorphosera, ou tuera son art.