L’Unesco s’alarme devant le manque de compétences des jeunes
Publié le 23 octobre 2012 par Audrey Minart
Partout dans le monde, la montée des jeunes inemployables
Education. Le monde n’a jamais compté autant de jeunes… Cependant, un sur huit est au chômage, et un sur quatre cantonné dans un emploi le laissant sous le seuil de pauvreté. C’est le constat de l’Unesco, à travers son « Rapport mondial de suivi de l’éducation », qui vient de conclure à un « manque cruel de qualification » de la jeunesse mondiale.
Selon l’Unesco, il est nécessaire de parvenir au niveau de l’enseignement secondaire, au minimum, pour espérer décrocher un emploi décent. Mais 250 millions d’enfants « d’âge scolaire primaire » ne savent aujourd’hui ni lire, ni écrire, et 71 millions d’adolescents sont hors enseignement secondaire. Les jeunes de zones rurales, et les femmes, sont les plus touchés.
« Nous sommes face à une jeune génération frustrée par l’inadéquation chronique entre les qualifications et l’emploi, a déclaré la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova. La meilleure réponse à la récession économique et au chômage des jeunes consiste à apporter à ces derniers les compétences fondamentales et la formation dont ils ont besoin pour entrer avec confiance dans le monde du travail ».
Et les pays développés ne font pas meilleure figure. « 160 millions d’adultes dans les pays développés n’ont pas les qualifications nécessaires pour postuler un emploi ou même seulement lire un journal », précise le rapport. « Ne pas investir dans les qualifications des jeunes, c’est les envoyer grossir les chiffres du chômage dans les pays riches, et dans les pays à faible revenu, les reléguer dans des emplois qui les maintiennent en dessous du seuil de pauvreté ».
8 milliards de dollars seraient nécessaires pour universaliser l’accès au premier cycle de l’enseignement secondaire, outre les 16 milliards annuels pour l’éducation primaire universelle d’ici à 2015. Le rapport recommande aussi de développer les filières de formation alternatives pour « les jeunes restés sur le bord de la route ».