L’imprévisible
Publié le 19 novembre 2012 par Rédaction LI
adj. (1836) et un délicieux agenda foutraque pour 2013
A en croire Le Petit Robert, l’adjectif imprévisible date de 1836, et à ce moment-là, précède l’adjectif prévisible qui lui est d’usage courant seulement à partir de 1848. L’imprévisible est plein de ressources. Personnellement, L ‘Imprévisible nous poursuit, nous devance parfois, mais nous accompagne toujours depuis bientôt un sextennat. L’Imprévisible est notre agenda officiel (ainsi que celui du site Les Influences) délicieusement foutraque. Ceux qui ont rendu possible l’imprévisible sont deux drôles de loustics. Marie- Liesse Clavreul et Thierry Kerserho, deux plasticiens de Caen, animateurs de la Caravane d’inventions institutionnelles. Comment lancer des mythes, des rites et des usages sociaux lorsque la vie banale répand son gris partout ? C’est tout leur travail, dans la ligne de la « Banalyse », mouvement artistique né dans les années 1980 en la gare des Fades.
L’agenda L’Imprévisible est à la fois un objet social, un objet textuel à picorer et à méditer, un petit objet d’art à déguster. Les trois premières éditions furent de véritables festivals psychopyrotechniques d’humour, et de correspondances auto-tamponnées de dates et de commémos. Tels des DJ facétieux, Clavreul et Kerserho mixaient des dates puisées aux sources du Calendrier du Père Ubu écrit en 1901 par Alfred Jarry, de l’Almanach des honnêtes gens, ou encore du Calendrier révolutionnaire français. Ils baptisèrent des journées spéciales à leur façon, en s’inspirant des saints et de la communication d’entreprise. Ils passèrent ensuite la main à deux experts en banalyse, l’universitaire pataphysicien Pierre Bazantay (2011) et Dominique Pécout dont nous épuisons les derniers jours cette année. La relève 2013 est assurée par un couple de libraires, Eva Valentin et Hervé Valentin. La typographie est en silp et caslon. La couverture est une chic toile cirée. La jubilation et la légèreté sont toujours au rendez-vous des jours.
Petite fatigue chagrine, peur de l’usure ? Il semblerait que ce crû 2013 s’annonce comme le dernier, momentanément ou dans une mort durable, nul ne peut le prévoir vraiment si ce n’est l’imprévisible.
Rédigé ce lundi 19 novembre 2012, Journée du classement vertical