Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

Filtré pour vous : L'actualité politique et intellectuelle

Comment le Califat séduit, pourquoi il persuade

Publié le 7 décembre 2015 par

Durant une année, l’auteur de Paroles armées (Prix Bristol des Lumières 2015) a étudié tous les dispositifs de communication et les contenus de la propagande de l’État Islamique.
Pour le philosophe et professeur de rhétorique à l’Université du Cap, Philippe-Joseph Salazar, il est grand temps de mieux comprendre la séduction Daech et d’interroger notre propre faillite de persuasion.

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LES INFLUENCES : Comment techniquement avez-vous étudié la propagande Daech ?

Ph.-J. S : Sur une année, c’est-à-dire depuis la déclaration d’indépendance du Califat en juin 2014, comme je le nomme, j’ai suivi de manière quotidienne le phénomène, et amassé une large documentation provenant de sites de renseignement, de stratégie, de veille antiterroriste, d’organisations diverses, mais aussi bien entendu de sources djihadistes – en de nombreuses langues et de tous horizons. Les quelque 300 notes du livre sont l’écume de cette documentation. La raison de ces recherches minutieuses est que l’information médiatique sur le Califat est souvent de seconde main, en retard, malaxée, et frisant la désinformation : de nombreux médias occidentaux sont en réalité des perroquets de la ligne officielle dans ce contexte beaucoup d’entre eux ont abdiqué leur devoir d’informer justement et d’analyser avec sagacité. J’ai regardé des heures de vidéos atroces, jusqu’à en perdre le sommeil. J’ai lu, relu, fait traduire, traduit moi-même leurs magazines. J’ai lu des pages et des pages de tweeters. Bref, je me suis mis dans la peau d’un «  agent de renseignement  » qui travaille sur des sources ouvertes : j’ai collecté, j’ai trié, j’ai recoupé, j’ai analysé sans aucune idée préconçue, avec pour seul objectif de remettre un rapport – le Rapport sur le Califat, ce livre. Et pour le bénéfice des lecteurs, j’ai aussi regardé ce que disent les documents légaux et étatiques, chose que peu de médias se soucient de faire.

En quoi la propagande Daech vous paraît-elle différente d’autres propagandes terroristes ou totalitaires ?

Je vois que vous vous obstinez à dire Daech. Dans le livre j’explique en quoi «  dire ça  » est un effet de la propagande du Califat : vous parlez, mal, ou alors arabe sans même le savoir, et vous ne savez pas ce que vous dites. C’est cela la nouveauté de la propagande djihadiste dans sa montée en puissance du Califat : une puissance de parasitage de l’information et de nos codes de référence, et même du savoir historique. Ce parasitage s’instrumente de tous les nouveaux moyens numériques, mais aussi de la rapidité de circulation physique des biens et des personnes, inégalée, et de la capacité à rejouer contre nous tous nos fantasmes rhétoriques, en stimulant par exemple l’élément de langage «  islamophobie  », ou en adoptant pour le public allemand le terme très fort de «  Legion  », évocateur de la puissance militaire nazie, et pour les recrues turques l’antique mot de Constantinople, banni depuis Atatürk. La langue hitlérienne ne visait que les Allemands. La «  langue Daech  », le daech (là je serais assez d’accord pour ce néologisme : le Califat parle daech) est polymorphe et pluriculturel : le daech parasite, par arabisation et coranisation, le français, mais il se coule aussi dans les modes de langages étrangers. Et donc il affecte gravement nos modes de penser et de dialoguer. J’en donne maints exemples.

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À l’inverse, voyez-vous des points communs entre la propagande du Califat autoproclamé et les propagandes terroristes ou totalitaires ?

Comme je l’explique à rebours des idées reçues dans un chapitre du livre, à propos du sens noble et justicier du concept de «  terreur  », la rhétorique-terreur de Ben Laden n’était pas territoriale, mais «  métaphysique  ». Ben Laden était une sorte d’érudit-soldat qui pensait que par des actes frappants il aboutirait à la conversion des Européens à la vraie foi. Au demeurant je vous signale que l’Iranien Ahmadi Nedjad avait lui aussi envoyé à Bush une lettre de conversion. C’est dans la haute tradition mahométane. Évidemment personne n’avait compris, tant les politiques professionnels sont renfermés sur leurs modes autocéphales de gestion de l’événement. Dans le cas du Califat, le ­djihadisme est porté sur
le terrain, il s’agit de construire le territoire de la «  dignité  », là où les vrais musulmans peuvent vivre «  décemment  ».
D’où un triple appel au peuple qui n’est pas totalitaire mais rassembleur, «  territorialisant » : un appel aux musulmans à quitter l’Europe, à émigrer vers la «  terre sacrée  » (pas à immigrer en Europe pour s’y implanter, ce qui est la stratégie dite «  culturelle  », des Frères musulmans) ; un appel à reprendre les terres encore récemment musulmanes (Balkans, sud de l’Italie et de l’Espagne, Caucase), bref à restaurer l’intégrité de ce qui fut l’empire d’islam à son apogée ; un appel enfin aux chrétiens, qui pour l’islam sont des «  égarés  », à poursuivre leur chemin de foi jusqu’à son véritable accomplissement, l’islam (un trajet de conversion : j’analyse cet appel idéal et son retentissement). On voit que cela n’a rien à voir avec les autres totalitarismes, style 1930, et leur rhétorique raciste ou classiste.

Le Califat est un adversaire innovant et redoutable dans la mesure où ses théologiens, ses intellectuels et ses propagandistes ont réussi à harnacher leur but politique avec toutes les ressources de la rhétorique arabo-musulmane. Toutes.

Vous qui avez étudié la rhétorique au sujet de Mahomet dans un autre ouvrage (Klincksieck, 2005), com­ment l’islam s’insère-t-il ou est-il détourné dans la propagande Daech ?

Dans Paroles armées je démontre, preuves à l’appui et concepts en soutien, puisque je suis philo­sophe de formation et rhétoricien par choix politique, que chaque technique persuasive du Califat est fondée dans la tradition intellectuelle arabo-mulsumane. L’usage des formes logiques. L’usage des formes stylistiques. L’usage de la poésie même : connaissez-vous Ahlam al Nasr, la grande poétesse du Califat ? Son lyrisme accompagne les milliers de femmes qui quittent ­l’Europe pour le difficile voyage vers «  la terre sacrée  ».

Le Califat est un adversaire innovant et redoutable dans la mesure où ses théologiens, ses intellectuels et ses propagandistes ont réussi à harnacher leur but politique avec toutes les ressources de la rhétorique arabo-musulmane. Toutes. Je les détaille. Et en y ajoutant ceci : contre un certain élitisme rationaliste islamique venu par exemple d’Averroès, qui affirme que tous les hommes n’ont pas la même capacité à être persuadés, et par les mêmes moyens, qu’il y a des gens, le peuple, persuadés par l’émotion et des gens, supérieurs, persuadés par la raison, le Califat s’appuie sur une autre tradition philosophique pour qui, dit simplement, le peuple n’est pas idiot. Le djihadisme califal est un populisme réfléchi – Ben Laden était très aristocratique, trop même pour avoir une véritable suite. Avec le djihadisme, normé et structuré par le Califat, on a devant nous, parmi nous, un peuple en marche, fait d’égaux. Je me réfère dans le livre à Sartre et à sa superbe analyse de la Fraternité-Terreur.

Quels sont respectivement les rôles de l’image et de l’écrit dans la propagande Daech ?

La propagande califale, qui porte la propagande djihadiste à sa juste conclusion puisque qu’elle se dote d’une vision politique cohérente, table sur trois registres, dont j’examine l’éthique et l’esthétique. Le recours au matériel visuel, très léché, très expert, très bien produit. Le matériel écrit, multilingue, suivant des thèmes précis de campagne, soutenu par des bulletins et des communications plus brèves. Le matériel radio, puisque le Califat dispose d’une radio qui émet, et dont certaines émissions sont transcrites. Bientôt une chaîne de télévision. Et le matériel sonore : le Califat fait un usage puissant du chant, le nachid, à savoir le chant choral masculin, et de plus en plus. Tout cela dénote une vision stratégique forte, et forme un système percutant, esthétique par le calcul des effets, le ciblage des auditoires, le tempo des publications. Mais aussi un système éthique puisque ces matériaux servent à construire une charte de valeurs, une charte de conduite, une charte politique – on peut les juger obscènes, je les nomme même du «  porno-politique  », mais reste que pour les combattre il faut commencer par nommer justement ce que le matériel est : la construction d’un idéal politique.

Comment cette propagande rallie-t-elle les jeunes occidentaux à sa cause ?

J’ai lu de nombreux tweets. J’ai lu des transcriptions de confession. J’ai lu des comptes rendus sur réseaux sociaux. J’ai lu des journaux de conversion. Et j’en suis venu à cette conclusion : à rebours de l’idée apaisante pour l’opinion publique que le jeune qui se convertit et part rejoindre les brigades internationales du Califat est un fou, un paumé, un rebut, et a contrario du cliché que ce jeune parle l’argot «  beur-petit bourgeois-qui-s’enracaille  », et pire encore, pense comme ça – une bévue que copie hélas ! la campagne Stop-djihadisme – les matériaux audio-vidéo-textuel du Califat parlent une très haute langue. Un langage quasiment cornélien. Aucune vulgarité, aucun «  relou  », aucun «  nique ta mère  » : c’est du très grand style qu’on propose aux jeunes, et c’est souvent avec grand style qu’ils s’expriment eux-mêmes. Et c’est ça qui attire les jeunes : le grand style. L’élévation. J’aimerais qu’on cesse de mépriser les jeunes en s’imaginant que celui qui est prêt à mourir pour un idéal, et souvent désire cette mort, et tombe au combat, est un malade mental ou un cancre. Tout démontre que ce n’est pas le cas. Et c’est là que se situe une véritable crise d’inter­prétation : les milliers de jeunes Français, car d’entre tous les contingents étrangers ils sont les plus nombreux, qui partent porter les armes, et périssent pour l’honneur de leur nouvelle foi, veulent vivre hautement. La République leur semble basse et le langage qui la dit vil. Ces jeunes sont notre génération perdue.

On nous dit que les djihadistes lisent «  mal  » le Coran. J’observe qu’on ne nous dit jamais doctrinalement comment et pourquoi.

Pourquoi l’islam dit modéré n’a-t-il pas les outils rhétoriques nécessaires pour contrecarrer les effets de cette propagande ?

«  L’islam modéré  » est une expression de management de l’opinion. L’expression recouvre, donc masque en réalité trois stratégies. Je mets de côté le soufisme qui ne mérite pas qu’on l’affuble vulgairement de l’épithète. Il existe donc une première stratégie de modération, la stratégie dite culturelle des Frères musulmans, qui est «  culturelle  » dans la mesure où elle est une stratégie douce d’implantation dans une culture non-islamique afin de prendre, à rythme modéré, racine, et d’avancer ses pions avec modération, c’est-à-dire en n’agissant qu’au coup à coup, sur des points tactiques (le voile, le droit à prier, la mixité, les mosquées, etc.). Cette modération-là est un «  incrementalism  » comme on dit en anglais : on avance peu à peu, de manière à ne pas trop troubler le voisinage, en imitant les autochtones. Les Grecs parlaient de la capacité mimétique des ennemis s’insinuant parmi eux.

Il existe une autre stratégie de modération : celle des musulmans qui vivent dans des pays où règne une conception moderne de la vie publique, issue des Lumières, et qui s’en accommodent, faute de mieux, s’ils ne sont pas dé-islamisés (ce qui reste à démontrer). Il est symptomatique qu’aucune fatwa n’a été fulminée par aucun imam modéré en France contre, disons, l’hérésie califale. On nous dit que les djihadistes lisent «  mal  » le Coran. J’observe qu’on ne nous dit jamais doctrinalement comment et pourquoi. Je peux me tromper mais je n’en vois pas. J’explique aussi comment la sourate ouvrante du Coran, qui préface les prières quotidiennes, trace la carte mentale du djihad. ­J’attends qu’un imam «  modéré  » nous explique en quoi les autres docteurs de la foi se trompent. Bref, et c’est la troisième forme, dire «  islam modéré  » est simplement une gestion de l’opinion de la part des politiques qui révèle une véritable incompétence dans l’estimation des phénomènes politiques. La politique est réduite au management de ressources humaines, et donc on manage ceux qu’on nomme «  modérés  » ce qui, loin d’entraver, le développement fulgurant des départs au djihad, les alimente – car, pour un jeune, quoi de plus triste et de plus avilissant que de voir ses aînés se targuer d’être «  modérés  ». Je vous signale que M. Erdogan a répondu vertement lors d’une conférence internationale récente que dire islam «  modéré  » est une absurdité. Il a ajouté : «  Il n’y a qu’un islam.  » Il a même ironisé (en anglais) : «  Mais s’il existe un islam modéré, il y a donc un islam immodéré  ». Donc pas un islam radical, écoutez bien, mais simplement «  immodéré  ». Voilà où conduit de ne pas réfléchir aux qualificatifs – vous verrez que dans Paroles armées, je parle de cette dérive panique des qualificatifs.

 » La République leur semble basse et le langage qui la dit vil. Ces jeunes sont notre génération perdue. »

Que peut dire la rhétorique sur notre propre langage politique en 2015 ?

Il faut renverser la question : que peut dire le langage politique de la rhétorique ? Rien. Le langage politique, comme je l’esquisse dans le chapitre sur la parole faible, subit depuis cinquante ans une «  commodification  » : il est une commodité. Un objet qui sert non pas à faire réfléchir mais à empêcher la réflexion afin de suivre le tableau de bord des élections. Le langage politique ne peut donc rien dire de la rhétorique puisqu’il est entièrement fait de fausse rhétorique : il est l’équivalent des «  futures  » que vendent les traders sur le marché : un coup à coup de mots qui sert à vendre ce qui pourra avoir plus de valeur, qui sait ?, pour faire gagner une élection. Quant au matériel de fond des soi-disant «  idées politiques  », celles-ci ne sont en réalité que des resucées indigentes de classe secondaire, et plus gravement des préjugés personnels, de classe ou d’éducation montés en graine. Bref des rhétoriques indigentes, de fausses rhétoriques. Voilà pourquoi le Califat, le «  langage daech  » comme vous dites, est si puissant : il innove dans le domaine des idées, il articule des émotions qui sont au-delà du commun, il est un appel d’éthique. Notre langage politique est faible.

À la fin de Déclin et chute de l’empire romain (1776), l’historien Edward Gibbon met en scène deux moments rhétoriques : la restauration de la parole républicaine avec Cola di Rienzo, le discours de Pétrarque recevant les lauriers. Une Rome nouvelle, entendons une Europe nouvelle, une renaissance s’amorce, par des paroles neuves. Une vision rhétorique car elle s’articule d’une part à une projection politique et d’autre part à une projection culturelle. Mais Gibbon ajoute aussitôt que Rome, la Rome catholique, bref le pouvoir spirituel sur le monde connu d’alors, retardait cette rénovation car sa puissance dépendait entièrement «  de l’opinion  ». La vision calait sur le pouvoir de l’opinion, encore médiévale. Quand l’opinion fut prête, la Renaissance commença. Le pouvoir de l’opinion ? Voilà pourquoi notre langage politique est faible, et pourquoi le langage du Califat est fort : l’opinion de ceux qui assentent, comme on dit en philosophie, aux idées du Califat est un système argumenté, pas une gestion de commodités de langage. Leur opinion projette un futur, une autre vie, une renaissance. Je sais que ce jugement va scandaliser : je me contente de lire et d’analyser le matériel du Califat et c’est la seule conclusion qu’on en puisse raisonnablement tirer. Reste donc à relever le défi. Et de nous demander d’abord si nous savons encore ce qu’est un défi.

Quels seraient les termes rhétoriques de notre engagement démocratique à repenser face au Califat ?

Un philosophe doit se garder de jouer au conseiller du prince, donc je me garde de préconiser quoi que ce soit. Mais, en analysant les différents niveaux d’efficacité rhétorique du Califat, c’est-à-dire du djihadisme triomphal, car il est triomphal (ce qui est différent d’être triomphant), je souligne des possibilités de manœuvre et de rétorsion. Mais une contre-stratégie rhétorique dépend entièrement du choix politique. Je vous rappelle qu’au voisinage de l’État islamique il existe la République islamique – l’Iran. L’Iran n’égorge pas en public mais elle pend, par échafauds entiers, discrètement. L’Iran est depuis la chute du Schah l’ennemie absolue. Mais voilà qu’on dialogue, qu’on trafique, qu’on lui donne accès au nucléaire en mettant en péril le plus sûr des alliés occidentaux, Israël. C’est un choix politique. Je m’exprime dans le livre sur ce que je pense être une vraie décision politique – de la véritable rhétorique, c’est-à-dire une stratégie pesée, ajustant la fin aux moyens, une rhétorique Realpolitik vis-à-vis du Califat.

Vous avez assisté en 1995 à une séquence historique de rhétorique «  réconciliatrice  » en Afrique du Sud. Comment fait-on la paix avec les mots ?

J’ai effectivement vécu la réconciliation en Afrique du Sud et publié, en français, l’essentiel du fameux rapport Vérité et réconciliation (Amnistier l’apartheid, Seuil, 2004), préfacé par le Nobel de la Paix Desmond Tutu. C’est d’ailleurs cela qui m’a incité à fonder un Centre d’études rhétoriques : je voyais, sous mes yeux, des stratégies rhétoriques se mettre en place qui, contre toute attente, firent que des ennemis absolus entraient en relation, entraient, le terme est exact, en «  pourparlers  ». Je me souviens d’un ministre français, imbu de dialectique-cliché, superbe d’arrogance managériale, déclarant à l’encan lors d’une réception : «  Tout cela finira dans le sang.  » Au contraire j’ai vu la rhétorique s’activer. Et réussir. Pourquoi ? D’abord parce que les deux camps étaient capables de s’anéantir mutuellement et de laisser un champ de ruines et de cadavres, «  la paix des cimetières  » dont parle Schiller. Car une destruction mutuelle n’a jamais empêché des ennemis d’aller à la curée. Donc, et par suite, parce que les deux camps, en dépit du marxisme guévariste ANC plutôt folklorique et en tout cas désuet alors que l’URSS s’effondrait, partageaient une culture rhétorique commune : la Bible. Je me souviens d’un procès politique où juge et accusé, se renvoyant des citations de la Bible, entamèrent une discussion doctrinale. Ils avaient un langage commun. La réconciliation sortit de là. L’Afrique du Sud est un pays à 90 % protestant. Je ne vois aucun langage qui nous soit commun avec le Califat, sauf si le Califat, qui est un proto-État (et j’analyse précisément cette question : comment dit-on ce qu’est un État ?), devient un État : nous pourrons alors parler un langage d’État. Mais gare, le langage d’État du Califat ne sera pas celui auquel nous sommes habitués depuis la fondation, disons, de l’ONU (je m’explique là-dessus dans le livre). Il ne sera pas celui que nous pratiquons, il sera en «  différend  ». Autant y penser dès à présent, si nous ne voulons pas être pris de court.

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