Éditions Arkhê : un brunch avec Roland Barthes et quelques nomades
Publié le 19 mai 2020 par Les Influences
Les éditeurs annoncent timidement leurs publications de mai et juin. Quoi qu’ils proposent, et pour longtemps, les livres à venir seront lus à la lumière de la pandémie. Petit tour du déconfinement éditorial.
Zoom sur les éditions Arkhê (6).
IDÉES Le déconfinement se fera dans la jubilation ou ne se fera pas. « Pour ce mois de juin, nous proposons des livres intelligents mais légers, mais on fait passer beaucoup de choses avec la légèreté », résume Johann Visentini, la tête chercheuse des éditions Arkhê.
N’est pas Roland Barthes qui veut, et certainement pas nous, dont une grande partie du temps libre est consacrée à rire nerveusement devant des images de chiens à chapeaux sur internet.
Composé en duo par Célia Héron, journaliste société et productrice de podcast au journal suisse Le Temps, et Floriane Zaslavsky, journaliste et sociologue de formation, Dernier brunch avant la fin du monde est un délicieux cocktail de plage pour intellos précaires.
Prévention sans prétention des auteures : « Ce livre n’est ni un essai sur Roland Barthes, ni un hommage à ce dernier, ni un ouvrage de sémiologie qui prétendrait s’approcher de ses analyses. N’est pas Roland Barthes qui veut, et certainement pas nous, dont une grande partie du temps libre est consacrée à rire nerveusement devant des images de chiens à chapeaux sur internet. Il s’agit plutôt d’une variation sur le thème des Mythologies, habitée par la question suivante : quarante ans exactement après la mort de Roland Barthes, quels mythes infusent aujourd’hui notre société et que disent- ils de nous ? »
De l’avocado toast au visage instagramatique de Kim Kardashian, nos deux sémiologues dégoupillent l’herméneutique des lieux, des attitudes, des modes de consommation et des visages iconiques. C’est pétillant et souvent perspicace.
Prévu en librairie le 18 juin, Les influences reviendront sur l’un des essais assurément les plus réjouissants de l’année.
« En mai 2019, j’ai entassé quelques affaires dans mon break et je suis parti à la rencontre de personnes qui avaient adopté des modes de vie mobiles pour trouver une réponse à cette question. » Maxime Brousse s’offre et nous avec, une jolie déambulation qui en ces temps confinés-déconfinés, frôle l’uchronie. Mais l’enquête Les nouveaux nomades est belle, qui raconte les formes inédites du nomadisme ayant surgi depuis la crise financière de 2008, entre tribus vanlife, downsizing, tiny house, hippie 2.0, survivaliste, pop et encore, macroniste du digital nomadism.
Décalé d’avril à septembre, Les Grands remplacés, une enquête signée Paul Conge sur les « petits blancs » de la France périphérique s’annonce lui aussi comme un petit événement.
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