Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

Filtré pour vous : L'actualité politique et intellectuelle

Ils analysent pourquoi on va passer un mauvais réveillon

Publié le 31 décembre 2009 par

C’est le rapport qui plombe l’ambiance et déprime les professionnels de la nuit parisienne : le « Rapport sur la compétitivité nocturne de Paris » face à d’autres capitales européennes souligne combien la métropole française est sous éteignoir.
Bon réveillon quand même !

L'Europe la nuit
L’Europe la nuit
Paris s’ennuie. C’est un document téléchargeable de 110 pages, théorisé par les étudiants de l’Ecole de guerre économique (EGE), formation de 3e cycle créée par Christian Harbulot au sein de l’école de commerce ESLS-CA, et qui fait grand bruit : le «  rapport sur la compétitivité nocturne de Paris  » face à d’autres capitales européennes telles que Berlin, Amsterdam, Londres et Barcelone, la met sous éteignoir. Les commanditaires du rapport, la mairie de Paris elle-même et la chambre syndicale des cabarets artistiques et des discothèques (CSCAD), ont du grain à moudre : la nuit parisienne est devenue morose, les noctambules se chiffonnent sur des avenues chagrines.

Finies les nuits Palace, années 80, Actuel-Nova, world music, house ? Pourtant la capitale française ne manque pas d’attraits et de potentiel caché, mais le rapport de l’EGE qui date de juin 2009, est venu s’agréger à la protestation de l’association Technopol (plus de 12 000 signatures en novembre 2009) qui ne cesse de clamer : «  la nuit meurt en silence  ». Les conséquences de la loi anti-tabac, les discours hygiénistes sur l’alcool, l’insécurité liée à la drogue, de nouvelles formes de pruderie sociale, l’accroissement des plaintes de voisinage, une administration tatillonne sur les normes concourraient à une dégradation certaine des nuits parisiennes, selon les professionnels des bars musicaux, des discothèques ou des salles de concerts.

Les étudiants de l’EGE ont utilisé une technique des sciences commerciales pour mieux comprendre le phénomène parisien, celle des «  l’analyse SWOT  », à savoir l’établissement d’un carré des forces (Strengths), des faiblesses (Weaknesses), des opportunités (opportunities) et des menaces (Threats) de chaque ville nocturne.

Selon le rapport de l’EGE, Paris n’a surtout aucune stratégie globale de la nuit, une entité qui d’ailleurs change culturellement et a tendance à grignoter le jour. Contrairement à Berlin qui mise sur son identité de capitale de la musique techno, Amsterdam, sur un cadre permissif, Barcelone, sur un cadre festif, Londres sur une culture soutenue du «  clubbing  », Paris vu de haut n’a pour l’instant aucun projet politique d’ensemble de la nuit et de sa sociabilité.

Passée au crible de SWOT, la capitale française constitue un vaste espace muséifié et mité, manque singulièrement d’imagination, de transports, et ne cultive pas une grande passion pour le monde de la nuit. Même si cette période comprise entre 20 heures et 5 heures (norme INSEE) est généralement considérée comme glauque et dangereuse, noceurs et fantômes de la nuit ne sont pas encore prêts à aller au bal de l’ennui : après tout 45% des Parisiens s’y activent. Une nouvelle forme de tourisme, le city-break (moins de quatre jours), prend elle de l’essor, faisant de Paris la première destination européenne des courts séjours urbains, et aimerait bien profiter à plein de tout ce temps condensé. Pour peut qu’elle s’en donne la peine et la créativité, la nuit parisienne a encore de beaux jours devant elle.

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