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Les Influences

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#André Franquin #Belgique #Brusseleir #Bruxelles #Eric Zemmour #Frontisme #Philippe Genion #rrrooooooo

Parler comme en RDA belge

Publié le 8 mai 2010 par

Tandis que le journaliste Eric Zemmour parie que la Wallonie sera intégrée à la France au XXIe siècle, Philippe Genion veut nous apprendre à parler le brusseiler, cette langue typiquement bruxelloise qui malaxe tout. Allez !

Eric Zemmour. Selon le journaliste et essayiste de Mélancolie française, la Wallonie sera après Mayotte, le prochain territoire français.
Eric Zemmour. Selon le journaliste et essayiste de Mélancolie française, la Wallonie sera après Mayotte, le prochain territoire français.
Le 7 mai, les chambres du Parlement belge ont été finalement dissoutes, et de nouvelles élections seront proposées aux électeurs, déboussolés et dubitatifs, le 13 juin prochain. L’accord implicite entre partis flamands et wallons serait de réviser la Constitution après le verdict des urnes. Quel changement constitutionnel ? Pour l’instant personne a une idée précise de la retouche.

Le pays est au bord de l’implosion, à moins que ce ne soit de l’hémiplégie.
Pour le journaliste Eric Zemmour, c’est net : « la Belgique est la RDA de la France. »

Péché originel : ce pays est un avatar politique fabriqué par les Anglais qui en 1815 mirent la Belgique sous la coupe hollandaise, puis imposèrent sa neutralité en 1830. Dans Mélancolie française (Denoël), il pointe le lourd danger politique qu’elle représente à ses yeux. « La décomposition belge prend « Bruxelles » à son propre piège. Un des Etats fondateurs du Marché Commun, pays modèle de l’Europe – fédéralisme, multilinguisme, libre-échangisme- s’affaisse, au risque d’emmener dans sa chute toute la construction européenne. La Belgique est l’épicentre d’un mouvement historique inouï. Si elle tombe, le jeu de dominos pourrait s’accélérer » prétend E. Zemmour.

Pour E. Zemmour encore, les querelles flamandes ont falsifié le roman national belge. On parlait le français, « langue de la promotion sociale, de la modernité, de l’émancipation » dans toutes les villes du pays. La Flandre, quoique elle en dise, a toujours été influencée par la culture française. Un dicton wallon : « le flamand n’est pas une langue, c’est une maladie de gorge. » Francophone, la bourgeoisie flamande n’était pas forcément francophile. En un siècle, une identité flamande s’est constituée (le « frontisme », premier mouvement nationaliste flamand s’affirme à la fin du XIXe siècle). Un mot d’ordre flamand des années 2000 : « Rats français, roulez vos tapis et partez! »
54% des Français en 2007 dans un sondage IFOP se sont déclarés favorables à un rattachement de la Wallonie à la France. Et 49% des Wallons seraient favorables à ce rattachement, selon un autre sondage IFOP pour le quotidien belge Le Soir.

« RRRROOOOOOO »

tinitin.jpg Le brusseleir intègrera t-il la France ? Bruxelles, un tiers du PIB belge, « ville marque » à la notoriété mondiale, à 90% francophone mais enclavée en territoire flamand, a produit un dialecte nommé brusseleir, sorte de langue malaxant français et flamand. Philippe Genion a collectionné les expressions et vient de publier un livre assurément goûteux dans la collection Le goût des mots (Points, 2010). Même si l’on ne voit pas pour l’instant quel génie belge va « raclapoter » le tissu politique, les mots forgés dans le quartier des Marolles, eux, donnent le goût d’une utopie particulière, celle de la belgitude attitude. C’est ce que rappelle Ph. Genion: le brusseleir convoque et assimile les termes savoureux des communautés francophones, néerlandophones, mais aussi turcophones, zaïrophones, italophones, sans oublier gaffophones, en hommage à Franquin mais aussi aux surréalistes, hergéphones, et bien d’autres microcosmes. Alors que le climat politique est assez « cucuche » et rend tout « narreux« , grâce à ce petit livre aussi plaisant qu’une « kikitte« , « oufti », on ne semble plus « avoir de ruses« , « rrrrrroooooo« .

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3 commentaires sur “Parler comme en RDA belge

  1. Parler comme en RDA belge
    Comme d’habitude, quand il s’agit de la Belgique, les articles publiés en France regorgent d’autosuffisance, de nombrilisme et de prétention. De plus, et c’est pire, ils accumulent les erreurs factuelles et ne prouvent que la méconnaissance du sujet. Se baser sur des éructions de Zemmour et un livre(t) dont l’humour devait faire fureur il y a trente ans, c’est non seulement avoir un piètre idée de son métier, mais c’est aussi prendre les lecteurs pour des imbéciles. (Au fond, là vous n’avez peut-être pas tort …)
    Les partis flamands et wallons se seraient mis d’accord pour une révision de la constitution, alors que la chambre des députés n’a établi aucune liste d’articles révisables. C’est donc impossible lors de la prochaine législature, ladite constitution prévoyant cette mesure pour éviter les changements intempestifs et ‘à chaud’.
    Zemmour parle de ‘querelles flamandes’. Le choix de cette locution dénote déjà un parti pris. Les querelles linguistiques sont tout autant flamandes que wallones ou bruxelloises. Les Flamands n’ont pas l’habitude de se quereller entre eux. Enfin, pas plus que d’autres.
    Le frontisme ne date pas de la fin du 19e siècle, mais, comme son nom l’indique, a trouvé naissance au front de l’Yser, pendant la guerre 14-18. Quelques soldats flamands ont osé adresser une lettre au roi Albert Ier pour se plaindre d’être envoyé au casse-pipe par des officiers dont ils ne comprenaient pas les ordres, ceux-ci (les officiers) étant pour une écrasante majorité francophones. Une partie de ces salauds (les soldats) ont été exécutés pour insubordination après procès et jugements par des tribunaux militaires où juges et avocats ne parlaient que le français, certains accusés ne comprenant même pas l’acte d’accusation. Quels demeurés !
    Le soi-disant mot d’ordre des années 2000 ‘Waalse ratten, rolt uw matten!’ (rats wallons, déguerpissez!)est un slogan utilisé uniquement par une f(r)ange de l’extrème droite. Il ne reflète en rien un sentiment général en Flandre et n’est certainement pas un mot d’ordre politique ou autre. Naturellement, répéter incessement à la télévision les images d’une centaine d’imbéciles scandant cette phrase, finit par avoir l’effet escompté.
    La Flandre, quoique en pense Zemmour, a naturellement été influencée par la France et le français. Et par l’Espagne et l’espagnol, et par l’Autriche et la Prusse et l’allemand, et par les Pays-Bas et le néerlandais. Ne le dites à personne, mais même l’Angleterre et les États-Unis et l’anglais influencent la culture en Flandre. Je sais que c’est incroyable, mais je vous jure que c’est vrai! Vous savez, la France a bien été influencée par l’Italie; ce sont même eux qui vous ont appris à utiliser une fourchette.
    La bourgeoisie flamande francophone n’était pas francophile? Peut-être. En tout cas elle avait (les exceptions confirmant toujours la règle) un mépris absolu pour le peuple flamand et il existe encore des bastions d’irréductibles se fréquentant entre eux aux doux accents de la langue de Molière. Aucun risque de mal de gorge pour cette ‘élite’. Cela vous étonne que les Flamands soient exaspérés par cela?
    Si 49% des Wallons (on ne parle pas du million de Bruxellois, je vous jure qu’ils n’y pensent pas) seraient favorables à un rattachement à la France, cela ne fait encore que 15% de la population belge. Il reste à Zemmour à convaincre les 85% restant.
    Le ‘brusseleir’ n’est pas un dialecte parlé à Bruxelles. À Bruxelles, les gens parlant un dialecte mélangeant le dialecte flamand et le français(c’est le ‘brussels’). En bruxellois, un ‘brusseleir’ est un habitant de Bruxelles. S’il y est né, il se nomme fièrement ‘Zinneke’ (chien bâtard) et porte le surnom de ‘kiekefretter’ (bouffeur de poulet). Le dialecte d’origine est le ‘bargoens’ (le mot se prononce plus ou moins barregounch et descend de ‘boergondisch’ c.a.d. bourguignon, hé oui!) qui a quasimment disparu. Amalgame de vieux dialecte flamand, de français et d’espagnol, il se parlait dans la Marolle (et non Les Marolles) et le Bas-Fond, quartiers populaires désormais paradis, l’un des antiquaires et brocanteurs, l’autre d’administrations diverses.
    De toutes les ‘expressions’ reprises dans le texte, aucune n’est authentiquement bruxelloise, à l’exception de ‘ruses’ qui se prononce reuzeuss et provient du néerlandais ‘ruzie’ c.a.d. querelle. Aucun bruxellois ne parlera avoir des ruses, il vous dira ‘kem reuzes’ ou ‘kem reuze’ pour expliquer qu’il se querelle avec son voisin, qu’il aime bien, au fond.
    Un conseil, pour en terminer : lire la presse belge pour s’informer, c’est bien. Lire uniquement la presse belge en français, c’est con. 65% de la population belge est néerlandophone. Elle dispose de média de qualité. Ses journalistes sont généralement multilingues et pourront vous expliquer le(s) point(s) de vue de la majorité, qui est bien plus nuancé que ce vous pourriez croire.

  2. Parler comme en RDA belge
    Je me souviens ici d’un texte, atroce, de Baudelaire, qui dit, à peu près, et on me pardonnera de n’être pas aller le googler: la Belgique est un bâton (mettre ici l’accentuation Sacha Guitry: bâââton) merdeux; de quelque bout qu’on le tient, on en a plein les doigts. La « Wallonnie » (mot à peine français, il faudrait le dire à M. Zemmour…dont je n’ose dire comment, en mauvais batave, on peut de son nom faire un jeu de mots obscène), oui, pourquoi pas? La Corse et les anciennes îles coloniales sont bien dans la République. M. Zemmour a une conception CM2 et timbre à 20 centimes de la République: tampon anniversaire de la Réunion de Nice à la France. Etc. Bâton merdeux, vous dis-je.

    1. Parler comme en RDA belge
      En effet, Wallonie a peine un mot français puisque c’est tout simplement la flamandisation de…la Gaule (Gallia Belgica de Jules César, avant les invasions germaniques)
      La rattacher a la France, hummm! Pourquoi ne pas penser plus loin, a une Europe des régions(linguistiques?) post-nationales, confédérées,d’un type absolument nouveau, intégrant la Toile et tous les instruments de l’informatique pour un nouveau style de démocratie? Belge devenue française par nécessité, émigrée depuis 1966 en Amérique latine, j’ai mal a mes racines!

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