Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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#Politique #Recherche #Sciences humaines et sociales #Sciences sociales #Unesco

Sciences sociales World Company

Publié le 19 septembre 2010 par

On a jamais eu autant de chercheurs en sciences humaines sur la planète selon l’UNESCO. Pour quoi faire ?

Les chercheurs en sciences humaines et sociales qui geignent souvent d’être les parents pauvres de la recherche, devraient trouver ici un motif de réconfort. Le nouveau rapport sur l’état planétaire des sciences sociales élaboré par le Conseil International des sciences sociales (CISS), sous l’égide de l’Unesco, mesure les progrès accomplis depuis dix ans. Le résultat est spectaculaire : jamais, les chercheurs en sciences sociales n’ont autant proliféré sur la planète.

« Les sciences sociales sont aujourd’hui véritablement mondiales, en ce qu’elles sont enseignées presque partout et que les résultats de leurs recherches sont largement diffusés, en recourant de plus en plus aux nouvelles technologies
de l’information,
remarque le rapport conduit par la Française Françoise Caillods. Le nombre de docteurs en sciences sociales a augmenté plus rapidement que dans les autres domaines scientifiques. En outre, les sciences sociales se sont institutionnalisées : s’ils sont nombreux à travailler en tant que scientifiques et chercheurs dans des universités, les spécialistes en sciences sociales interviennent également en qualité d’experts dans les administrations
notre monde et de notre vie quotidienne. Sans elles, la plupart des politiques publiques n’existeraient tout simplement pas et de nombreuses décisions individuelles et collectives seraient difficiles à prendre.
 »

Un marché mondial de plus en plus critiqué

L’expertise en sciences sociales est devenu un véritable marché, sollicitée par les décideurs politiques, les médias et les opinions publiques. Le haut-fonctionnaire Nicolas Tenzer a été l’auteur en 2008 d’un rapport qui estimait à plusieurs centaines de milliards d’euros le business planétaire de l’expertise internationale- dans laquelle, déplorait-il, la France s’absente de plus en plus.

Reste aussi, note le rapport, que les critiques augmentent avec cette croissance des sciences sociales. Sur le grill, les économistes qui n’ont pas vu venir la crise financière de 2008. Sur la sellette, les politologues qui n’anticipent pas les mouvements de fond de l’opinion. Considérée comme une usine à gaz, la sociologie qui a perdu de vue la société.
Querelle épistémologique également: « Les sciences sociales ont été accusées d’être fragmentaires, excessivement spécialisées et, parfois, trop absconses et mal coordonnées. Leur capacité à fournir des réponses a ainsi été mise en cause : elles sont reconnues, mais sont-elles pertinentes ? » se demandent encore les rédacteurs du rapport auquel a collaboré une centaine de chercheurs du monde entier.

Des sciences hyperconcentrées ou fragmentées

La carte de l’influence dans ces disciplines trouve sans surprise son centre incontesté aux Etats-Unis, talonné par l’Europe. La Chine relève la tête. L’Inde peine à déborder de ses quelques centres d’excellence. A l’Est, la Russie marque un certain dynamisme en la matière, mais les chercheurs sont soumis à une trop forte exigence de résultats rapides. L’Afrique subsaharienne connaît une trop grande précarité de leurs centres de recherche en sciences humaines et sociales, et 75% des publications universitaires sont l’oeuvre de chercheurs sud-africains, nigérians et kenyans, hyperconcentrés dans une poignée d’universités. La fragmentation des moyens et des cerveaux menacent d’isolement les pays arabes et surtout l’Amérique latine qui, dans un passé récent, ont produit des contributions remarquables dans des domaines décisifs tels que l’éducation, la démocratie et le développement économique.

Des chercheurs en sciences sociales, pour quoi faire ? Ces disciplines scientifiques sont-elles en mesure de se confronter aux défis planétaires tels que le vieillissement, la métropolisation de la planète, la crise écologique et à l’emballement technologique ? Le rapport s’inquiète du manque d’interdisciplinarité dans les sciences sociales. De plus en plus nombreux les chercheurs, mais de plus en plus solitaires aussi.

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