Dans les volutes de Fort Bayard
Publié le 17 novembre 2013 par Les Influences
Quand la Banque française de l’Indochine et Paul Doumer administraient le commerce national de l’opium
Fort Bayard (dont le nom fut inspiré du « Chevalier sans peur et sans reproches ») a été une concession française au sud de la Chine de 1898 à 1945. Ce port colonial, grand rival de Hongkong, cachait un secret : être la plaque tournante du commerce de l’opium à destination de l’Europe et l’Amérique du Nord. On l’a oublié mais un tiers des revenus de la colonisation française provenait du commerce officiel de cette drogue. Fort Bayard fut géré par la Banque française de l’Indochine, et fut placé notamment sous la responsabilité de Paul Doumer, un temps administrateur général de l’Indochine (1897-1902). Ce commerce d’Etat devait être suffisamment lucratif pour résister aux assauts des Triades, des pirates, des épidémies de choléra et des typhons, sans oublier deux guerres mondiales, la révolution chinoise ainsi que les concurrences anglaises et japonaises. De nombreux écrivains, voyageurs vinrent y chercher l’inspiration et s’adonnèrent à la « divine drogue » dans les fumeries officielles.
En 2013, Fort Bayard est un must pour les Chinois : le symbole du romantisme français
En 2013, l’architecture coloniale de la ville, qui a pris le nom de Zhanjiang, reste miraculeusement préservée et les Chinois s’intéressent à ce patrimoine, quintessence du romantisme et de la canaillerie française. Une exposition sur l’histoire de Fort Bayard se déroule actuellement dans l’ancien palais du gouverneur français. L’exposition rencontre un vif succès.