Nicolas Sarkozy va t-il restituer les archives royales ?
Publié le 14 janvier 2010 par Arnaud Vojinovic
164 ans après un pillage d’archives royales mené par l’amiral Roze, leur restitution fait toujours l’objet d’une guéguerre diplomatique franco-coréenne. Malgré l’engagement de François Mitterand en 1993, et le soutien récent de Jack Lang, le tribunal administratif de Paris a jugé le 24 décembre dernier irrecevable la demande de restitution de ces pièces royales.
Une association culturelle coréenne, « Action culturelle » vient d’être déboutée par le tribunal administratif de Paris. Elle réclame la restitution des 297 livres (les Uigwe), protocoles royaux de la dynastie Choson volés par l’amiral Roze de la marine de Napoléon III et détenus actuellement par la BNF. Bien que volées en 1866, ce n’est qu’en 1975 que l’historien Park Byeong-seon découvrit ces archives oubliées et classées à tord dans les fonds chinois de la BNF. Ces protocoles sont un témoignage rare et richement illustrés des cérémonies royales sous le dynastie Choson (de 1392 à 1910). A ce titre, le 20 juin 2007, en même temps que la tapisserie de Bayeux, les 4000 livres ont été inscrits par l’UNESCO au Registre de la mémoire du monde.
Hwang Pyoung-woo de l’association « Action culturelle » rapporte que le tribunal a argué qu’en premier lieu, les édits royaux étaient détenus par le Bibliothèque Nationale et donc propriété de la France et qu’en second ressort, à l’époque du vol aucun accord international n’interdisait les pillages.
. Mais à part une prise de position de Jack Lang qui s’était prononcé pour le retour des archives lors d’un colloque à Séoul en juillet 2008, les négociations entre les deux Etats n’ont jamais abouti.
Pourtant dernièrement la France a commencé à rendre à l’Egypte des pièces volées (des fragments de la tombe de Tetiky) suite à la dégradation des rapports entre le Musée du Louvre et l’Egypte. Pour l’instant un seul fragment de mur a été retourné. Mais le chef du Conseil suprême des antiquités d’Égypte, Zawi Hawass, a bien précisé que les relations avec le Louvre ne seraient rétablies qu’à la seule condition que tous les objets soient rendus. Le précédent intéresse fortement Séoul.
Le gouvernement coréen a d’ores déjà prévenu par la voie de l’agence de presse officielle qu’au cours des prochains G8 au Canada et G20 en Corée du Sud en novembre prochain, le sujet serait à l’ordre du jour des rencontres entre les deux hommes d’Etat, Nicolas Sarkozy et Lee Myung-bak.