Apprendre la rhétorique, un art démocratique
Publié le 31 janvier 2010 par Emmanuel Lemieux
Le goût de l'opinion pour les grands discours plutôt que les petites phrases politiques serait au goût du jour. La rhétorique, cet art oratoire de la persuasion, a été relancée par Barack Obama. Mais en France, autre grand pays de rhéteurs, elle n'est plus enseignée depuis 1905, déplore le philosophe Philippe-Joseph Salazar qui y voit un grave affaiblissement de la démocratie.
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Un commentaire sur “Apprendre la rhétorique, un art démocratique”
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Apprendre la rhétorique, un art démocratique
J’apprécie cet article car il sort de nombreux sentiers battus actuels proposant la rhétorique comme un art de la manipulation. Les machines à phrases avec l’emphase courent bon train mais où se trouve l’orateur ? Singe, perroquet, amphore vidée de son contenu ?
L’incarnation du discours, l’actio.
Au sein du dispositif rhétorique, l’incarnation du discours est, selon moi, essentielle. Cette partie appelée l’actio fut considérée par les maîtres de l’antiquité, comme étant la plus décisive. Elle concerne la voix, le regard, la gestuelle, la présence de l’orateur, le choix de l’espace. Il s’agit du moment où dire devient un acte, quand se libère dans l’entrelacs de la voix à la langue l’énergie de la figure.
Le « Parl’Être » ou “Paroles de lettre” de l’être”
Mais plus important encore, un discours à d’autant plus d’impact qu’il est dit à partir de soi, de sa personnalité, de son individualité, de sa façon d’exister au monde et surtout d’en accepter les conditions. Un discours a peu d’effet s’il est inauthentique, artificiel ou ampoulé ; en somme s’il est proclamé dans l’apparence. En revanche, il marque, il produit du résultat s’il est dit et parlé depuis la « force » de l’Etre, s’il fait apparaître une vraie personne, s’il est exprimé depuis son propre lieu d’être-au-monde et enfin s’il incite chacun à effleurer, à aborder l’Ouvert.