Droite compassionnelle contre gauche boy-scout
Publié le 15 avril 2010 par Rédaction LI
La Présidentielle de 2012 va t-elle dégouliner de bons sentiments ?
Care, proximologie, libéralisme compassionnel
Elaborée par une longue filière de philosophes politiques comme Francis Hutcheson, David Hume et Adam Smith, cette notion a regagné un peu de vigueur outre-Atlantique. Le care y est notamment défendu depuis plus de quinze ans par l’intellectuelle féministe, professeur de sciences politiques Joan Tronto. Les éditions La Découverte ont traduit en 2009 son ouvrage intitulé Un monde vulnérable (1993). Le principe du care a été défriché en France par la philosophe Fabienne Brugère.
Les socialistes français ne sont pas les seuls à redécouvrir le care. La société pharmaceutique Novartis a même forgé (et déposé) un concept prometteur: la proximologie, qui rélève de la philosophie du care dans ses principes de dialogue intergénérationnel et du souci inter-individuel . Pour populariser ce concept, une revue intitulée Réciproques a été lancée l’année dernière par la marque.
Le care induit l’attention à soi, aux autres et à son environnement. Il est connexe aux droits de l’homme, à la responsabilisation individuelle ainsi qu’au respect des lois collectives.
2012 annonce t-elle ainsi l’opposition du libéralisme compassionnel et de la gauche du care ?
Le réseau de Jean-François Copé (UMP), Génération France, s’intéresse de près à la théorie du « conservatisme compassionnel » du leader tory David Cameron. Les conservateurs anglais préconisent un renforcement de la société civile, mobilisant ses réseaux familiaux et associatifs afin de lutter elle-même, et plus efficacement qu’un un Etat jugé omniprésent, contre la solitude, l’échec scolaire ou encore la consommation de drogue ou d’alcool.
Un commentaire sur “Droite compassionnelle contre gauche boy-scout”
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
Droite compassionnelle contre gauche boy-scout
Depuis Cheyenne, capitale du Wyoming, 50.000 âmes, où j’ai assisté à une réunion du Tea Party, je lis votre bel et bon article…eh oui, et si les tea partyists étaient des compassionnés (je crois que « compassionate » se rend plus justement par « compassionnés » les passionnés du « cum », que compassionnel)! Je puis vous assurer que cette réunion de baba cools et motards post 68ards sous la statue de Kit Carson, en Liberté éclairant la Prairie, était assez intéressante).Côté Albion, l’idée y est très attachée à la doctrine sociale de l’Eglise d’Etat, l’Anglicanisme, avec ses réseaux et ses traditions, et ses pratiques de classe. Je vois mal comment Copé, même en poète de la politique et en traître de comédie, pourra adapter, même de loin, cette théo-morale au post-gaullisme. Pétain était un « compassionnel », à la Tory, hélas pour le torysme. En tout cas, merci pour ce renvoi des bons sentiments dans leurs filets.