Aux Terrasses, les poètes Jean Sénac et Anna Gréki
Publié le 27 décembre 2019 par Les Influences
L’idée : Un nouvel éditeur exhume les poésies et les idées révolutionnaires de ce que l’on appelait le « Tiers-monde », et les frottent au temps présent.
ÉDITIONS Une nouvelle maison d’édition, Terrasses, lance son tout premier titre le 16 janvier. Il s’agit de Juste au-dessus du silence de la poétesse Anna Gréki.
Oubliée durant des années, l’œuvre de cette auteure militante communiste pour l’indépendance de l’Algérie à la vie « riche, passionnée, engagée et du côté de la liberté humaine, celle qui connaît le goût de la violence et le “« prix de la tendresse »” » et qui a disparu à l’âge de 34 ans, est revisitée. Avec ferveur. À côté d’une sélection de ses poèmes tirés de deux recueils qui ont fait sa notoriété Algérie,capitale, Alger (1962) et Temps forts (1966), l’éditeur a retenu toute une série d’articles publiée dans Jeune Afrique et Révolution africaine, reflétant son éclectisme, son originalité et ses colères dans l’Algérie de l’indépendance contre « les requins de la révolution ».
Des textes et des mots qui résonnent juste à l’heure de la contestation du système par les classes moyennes et populaires à Alger. C’est d’ailleurs une jeune poétesse algérienne, Lamis Saïdi, qui introduit – et a traduit en arabe- l’univers poétique d’Anna Gréki.
Une ambitieuse revue culturelle, Terrasses, fut imaginée par Jean Sénac avant le début de la guerre d’Algérie, mais ne produisit qu’un numéro.
Albert Camus, Mohammed Dib, Francis Ponge, Kateb Yacine, Jean-Pierre Millecam, Jean Sénac, Jean Daniel, Albert Cossery, Abdelkader Safir, Jacques Lévy… Le premier et seul numéro de la revue Terrasses, publié à Alger par le poète Jean Sénac en juin 1953, scandait l’ambition littéraire.
Les Éditions Terrasses veulent la faire renaître en 2020 : un carrefour culturel et politique d’une Méditerranée internationaliste et libératrice.
« Nous sommes un collectif informel désireux d’éditer des livres et nous sommes répartis entre Paris, Marseille, Alger, Berlin, NYC… », nous explique par mail, « Antoine » le porte-parole de l’entreprise éditoriale.
Une conviction : la modernité et l’inspiration de Jean Sénac (assassiné à Alger en 1973) pour ce qui concerne la recherche d’une « jonction entre son exigence esthétique et son engagement politique ».
« Nous voulons, aujourd’hui, réactualiser cet héritage politique et culturel en présentant des écrits contemporains dont les cœurs résonnent de littératures et d’engagements et qui accompagnent des choix de trahison face aux privilèges pour mieux penser la libération », énonce un rien enflammé et amphigourique le communiqué des éditions Terrasses. Redécouvrir, traduire et présenter les créations littéraires et les écrits de ce que le démographe Alfred Sauvy appelait le « Tiers-monde ». Et les frotter au temps présent.
Contact Terrasses Éditions
www.terrasses.net
Distribution : Makassar.