Boris Johnson mangé par les trois ours
Publié le 27 janvier 2020 par Les Influences
L’idée : Quand des journalistes du Guardian et du Figaro utilisent le conte de fées et la fable urbaine pour raconter l’époque.
MÉDIAS. Stuart Heritage est chroniqueur au Guardian et au Times. À l’heure du Brexit, plutôt que d’en pleurer, le journaliste a troussé une série de petits contes de fées politiques et moraux. C’est inégal, pas toujours percutant mais une délicieuse ambiance surannée pellicule le trop vu trop lu de l’info. Ici, les trois ours finissent par manger « Bo Jo ». L’« algorrytmeur » de Hamelin alias Zuckeberg fait venir à l’ogre Donald Trump, tous ses petits enfants. Hansel & Gretel sont d’authentiques bouffons et le hipster est un néo-Glouton. Jack a remplacé le haricot par le tofu magique.
Grosse fatigue ? Au trop plein d’info et de fake news, des journalistes opposent des fables
Dans une forme plus classique, la chronique, Nicolas Ungemuth, red-chef adjoint des pages « culture » du Figaro magazine détaille l’époque en excellent équarisseur réac. Entre Reiser et Philippe Muray, il y avait une interstice dans lequel il s’est logé à bonne enseigne. La petite brique de 300 pages tombe souvent juste dans la mare des mentalités modernes. Il s’amuse d’un rien et d »un pas grand chose, d’un atelier d’auto-fabrication de cercueils, d’une trottinette ou d’une salade de roquette, de mots nouveaux et d’expressions médiatiques, bref il égratigne les micro-détails mais qui forment toute une époque parasitée par la prétention et la novlangue.
Dans une époque criblée d’opinions, d’informations et de fake news, des journalistes font récit et documentation avec les vieux outils narratifs du conte merveilleux et de la fable morale. Régression ? Non, petite résistance sous forme de licence poétique.
Boris Johnson et les trois ours, Stuart Heritage (Trad. de l’anglais, Cécile Roche), Autrement, 205 p., 16 €.
Nous vivons une époque formidable, Nicolas Ungemuth, Séguier, 271 p., 14,90 €.