Essey-lès-Nancy : Gilbert Coqalane a tué le bison en plastique
Publié le 12 décembre 2020 par Rédaction LI
Un drôle de procès à l’agenda du tribunal de Nancy le 4 janvier: le plasticien Gilbert Coqalane devra répondre de son attentat sur le bison logo de Buffalo Grill. Il est poursuivi pour dégradation de biens privés. Le bison artistiquement flêché reste, en attendant, la propriété de la marque.
« Le but est de mettre en relief qu’il y a toujours une forme d’absurdité dans toute organisation sérieuse »
Gilbert Coqalane est un artiste qui s’intéresse à des interventions ou des dispositifs artistiques dans les zones commerciales, territoires suburbains et ruraux. Deux traits caractérisent son travail depuis douze ans : il interroge nos habitudes, le fameux « bon sens commun » et il a de l’humour dont il expérimente plusieurs techniques : « le comique conceptuel (ironie, antiphrase), l’absurdité (dissonance, paradoxe, inadaptabilité) ou encore l’humour de situation (quiproquos, anachronisme, incongruité) », détaille-t-il sur son site. Celui-ci n’est donc pas une farce, mais un joyeux procédé pour trouver la faille dans l’organisation : « Le but est de mettre en relief qu’il y a toujours une forme d’absurdité dans toute organisation sérieuse ». Le bison alors ? « Mon nouveau projet autour de l’écocide m’amène à travailler sur l’animalité, les rapports entre l’homme et l’animal, nous explique-t-il. J’avais repéré ce bison depuis longtemps, il fallait bien en faire quelque chose. » Si Buffalo Grill a laissé tomber la plainte, reste que la justice suit son cours et qu’un procès se tiendra le 4 janvier au tribunal de Nancy – qu’il inclura dans sa performance « Écocide ». Prévoyant le paiement d’une amende, il a produit une centaine d’impressions du bison fléché, parties comme des petits pains.
« Le directeur du Buffalo Grill local a été très sympa avec moi, tout comme son équipe auprès de laquelle je me suis excusé, nous résume l’artiste. En fait, ils s’inquiétaient sincèrement pour ma santé mentale… Quand je leur ai expliqué ma démarche, le patron a été très conciliant quand je lui ai demandé si je pouvais, après le procès, récupérer la bête et même la racheter. » Ils projetaient également de créer un « burger Coqalane ». Mais hors de question de restituer l’objet du crime à répondu le siège à Paris. Le bison transformé en œuvre d’art reste la propriété de la marque et trône toujours sur la pelouse pelée d’Essay-lès-Nancy, attraction de curiosités et de selfies, alors que le Buffalo, lui, est fermé pour cause de Covid.
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