Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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La France Insoumise au-delà de Mélenchon

Publié le 3 septembre 2021 par

L’idée : S’appuyant sur une enquête de fond de 3 ans, le chercheur Manuel Cervera-Marzal analyse les ressorts d’un parti « anarcho-césariste », et la constitution d’un « populisme de gauche » à l’échelle européenne. Entretien avec l’auteur.

Le populisme de gauche. Sociologie de la France insoumise, Manuel Cervera-Marzal, La Découverte, 390 p. 22 €. Paru 2 septembre 2021.


La France Insoumise (LFI) sous le microscope de la sociologie. Manuel Cervera-Marzal est chercheur au Fonds national de la recherche scientifique à l’Université de Liège. Il est l’auteur de plusieurs essais importants sur la démocratie, la désobéissance civile et la non violence. À cette rentrée, il publie une très riche enquête sur la France insoumise. Après trois ans de terrain, il présente un travail novateur. Il remet en cause un certain nombre de présupposés sur la sociologie du militantisme insoumis. L’auteur analyse les contradictions entre un mouvement dont l’organisation se une forme de démocratie directe et le fonctionnement réel incarné par son fondateur et principal porte parole, Jean-Luc Mélenchon. L’ouvrage décline des thèmes comme le fonctionnement réel de la FI, l’organisation du groupe parlementaire ou dans un chapitre extrêmement novateur l’utilisation des réseaux sociaux comme mode de communication et surtout de direction. Contrairement au modèle d’organisation, que reste le PCF, l’une des contradictions majeures de LFI est son incapacité à fidéliser son électorat. Bref, un ouvrage passionnant. Sylvain Boulouque

Vous publiez une sociologie de la France insoumise, quelle a été votre méthode de travail ?

Il s’agit d’une enquête sociologique, fruit de trois années d’observation de la France insoumise. J’ai participé à des réunions de groupes d’action, des collages, des tractages, des points fixes en manifestation. J’ai assisté à des meetings, des conférences de presse, des séances à l’Assemblée nationale. J’ai également réalisé plus d’une centaine d’entretiens avec des membres du mouvement. Enfin, j’ai consulté de nombreux documents, de différents types : ouvrages, programmes électoraux, matériel de campagne, publications sur les réseaux sociaux, sites internet du mouvement, presse militante, etc. Le point important, c’est qu’il ne s’agit pas d’une enquête sur Jean-Luc Mélenchon mais sur le mouvement qu’il a fondé afin d’appuyer sa candidature présidentielle de 2017. Ce mouvement est certes fortement personnalisé mais – c’était mon pari méthodologique – il est intéressant d’aller voir au-delà de la figure du leader, afin de s’intéresser aux dirigeants, aux militants, aux sympathisants et aux électeurs de la France insoumise.

Vous pointez une contradiction, LFI se réclame d’une forme de démocratie directe tout en étant un mouvement extrêmement hiérarchisé. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

La France insoumise met en avant l’autonomie de ses groupes d’action (l’entité de base du mouvement), dans le cadre du respect du programme. Durant la campagne de 2017 (et déjà en 2012), Mélenchon avait coutume de dire à ses troupes : « Une seule consigne : n’attendez pas les consignes ». L’un des huit espaces du mouvement s’appelle d’ailleurs « l’espace de l’auto-organisation et de la désobéissance populaire ». Mais cette valorisation de l’autonomie locale s’accompagne d’une forte personnalisation. Le leader incarne pleinement son mouvement et en contrôle les ressources. Pour désigner cet attelage improbable entre verticalité et horizontalité, je qualifie La France insoumise d’organisation « anarcho-césariste ». Cela ressemble effectivement à un paradoxe. En fait, l’explication tient au fait qu’il y a une césure radicale entre la base et le sommet du mouvement. La base a peu de comptes à rendre au sommet et, réciproquement, le sommet n’a aucun compte à rendre à la base. De même, la base ignore la façon dont les décisions sont prises en haut et, inversement, les dirigeants ne savent pas grand chose sur ce que font réellement les groupes locaux. L’information circule peu et il n’y a pas de contrôle mutuel entre la base et le sommet.

« Mais qui peut croire un instant que La République en Marche survivrait à Emmanuel Macron, ou que La France Insoumise survivrait au départ de son fondateur ? »

Outre son statut de membre fondateur et sa qualité d’orateur hors pair, pouvez-vous nous expliquer quel rôle joue Jean-Luc Mélenchon dans cette organisation et dans le fonctionnement de LFI ?

Comme il l’a dit lui-même dans un entretien accordé en 2018 au journal Le 1, Jean-Luc Mélenchon est la « clé de voûte » du système. On peut imaginer le Parti socialiste sans Olivier Faure, son premier secrétaire, de même qu’on peut parfaitement imaginer Les Républicains sans Christian Jacob, leur président. Mais qui peut croire un instant que La République en Marche survivrait à Emmanuel Macron, ou que la France insoumise survivrait au départ de son fondateur ? Alors que les grands partis issus du siècle passé sont confrontés à un déclin électoral et militant sans précédent, on assiste en Europe à l’émergence de « partis personnels », comme le dit le politiste Duncan McDonnell. Le capital médiatique et électoral de ces partis est étroitement corrélé à la côte de popularité de leur leader. Le charisme est une ressource propre aux outsiders et aux nouveaux entrants dans le jeu politique. Or, comme l’avait déjà montré Max Weber, le charisme tend à se routiniser. C’est une ressource fragile. Pour en revenir à votre question, Jean-Luc Mélenchon cumule les différents rôles : leader, fondateur, porte-parole, il est aussi le chef de mouvement, bien qu’il récuse cette étiquette. Il présente son organisation comme « gazeuse », c’est-à-dire sans base et sans sommet. C’est un leurre puisque les décisions importantes (en termes de stratégie, d’alliances, d’investitures) passent par lui. La plupart des militants et dirigeants que j’ai rencontrés en sont d’ailleurs bien conscients.

À la France insoumise, les crises semblent toujours tourner autour de de la personnalité de son principal dirigeant. Qu’est-ce qui vous a conduit à cette analyse ?

A la France insoumise comme dans n’importe quel parti politique, il y a des différends, qui tournent parfois à l’affrontement public, voire à des exclusions, des départs ou des scissions. On représente parfois la France insoumise comme un bloc monolithique uni derrière son leader. Pourtant, c’est loin d’être le cas. Les sujets de division ne manquent pas : faut-il assumer l’appartenance à la gauche ? Faut-il s’adresser en priorité aux « fâchés pas fachos » ou aux quartiers populaires ? L’appel au peuple est-il l’une des clés du succès ? La forme-mouvement est-elle plus efficace que la forme-parti ? Doit-on se concentrer sur les échéances électorales ou donner la priorité à l’ancrage dans les mouvements sociaux, par exemple au sein des gilets jaunes ? Quid de l’immigration, de la laïcité, du féminisme ? Ces questions deviennent encore plus brûlantes lorsque le verdict des urnes est négatif. Or, depuis sa création, la France insoumise a dégringolé à chaque scrutin, ce qui a exacerbé les tensions internes. Ce que je remarque, c’est qu’au lieu de régler ces débats lors de congrès, avec différentes motions, présentées par différents courants, comme cela se fait traditionnellement dans les partis de gauche (qu’ils soient socialistes, communistes ou trotskistes), la France insoumise tend à mettre les débats sous le tapis. Il n’y a pas de congrès, pas de droit de tendance, pas de bulletins internes, pas d’instances intermédiaires, bref, aucun espace n’est prévu pour discuter collectivement des désaccords. Lorsqu’il faut trancher, finalement, c’est le fait du prince. La partie qui obtient satisfaction ne dit rien mais la partie lésée crie à l’arbitraire. Comme je le dis dans mon livre, les dirigeants insoumis ont organisé la désorganisation de leur mouvement. Cela permet au leader d’avoir les mains libres. Mais ce fonctionnement est dangereux, il est source de beaucoup d’incompréhensions, de déceptions, de frustrations. Et quand les désaccords ne peuvent pas se régler à l’intérieur du parti, ils finissent pas se régler sur Twitter, Facebook ou par tribunes de presse interposées.

N’y a-t-il pas dans l’organisation de LFI, un parallèle avec celle de la République en Marche dans l’horizontalité entre les militants et dans la verticalité de la prise de décision ?

Oui. Si on oublie un instant que LFI et LREM défendent des programmes politiques antinomiques, on est frappé par la ressemblance en termes de fonctionnement interne : prééminence du chef et de ses protégés, horizontalité affichée mais largement chimérique, culture de l’efficacité, primat de l’action sur la discussion, faible ancrage local et territorial, opacité dans la prise de décision, absence de démocratie interne, turnover militant élevé et rétractation de la base militante en dehors des échéances électorales, effacement de la frontière entre militant et adhérent, abaissement du cout d’entrée (l’adhésion se fait gratuitement sur internet), multiplication voire profusion des modes d’action (chacun est invité à militer comme il lui sied et autant qu’il lui sied), valorisation du cybermilitantisme, etc. L’un des points communs les plus flagrants, c’est la valorisation de la souplesse et de l’horizontalité. Ici, la figure du Parti socialiste fait office de repoussoir. Il ne faut pas oublier qu’un nombre non négligeable de dirigeants de LREM et de LFI sont issus du Parti socialiste, auquel ils reprochent sa structure bureaucratique, sclérosante, pyramidale. Mais les nouveaux mouvements apparus en 2017, qui se veulent plus démocratiques que les partis politiques dits traditionnels, le sont-ils vraiment ? Rien n’est moins sûr, quand on voit comment, concrètement, les prérogatives et les ressources sont concentrées dans les mains d’une petite équipe affidée au leader-fondateur.

Est-ce que LFI a inventé de nouvelles formes de militantisme ?

Les groupes d’action mettent en œuvre des activités qui sont pour la plupart assez traditionnelles : tractages, collages, conférences publiques avec un invité. Mais il est vrai que la France insoumise a cherché à dépoussiérer le militantisme et à promouvoir des formes d’action plus ludiques et plus attractives. Il existe ainsi un pôle « militer sans tract » qui propose des formations et des fiches à destination des groupes d’action, afin que ces derniers innovent en termes de pratiques militantes, en s’inspirant notamment des méthodes de l’éducation populaire. Innovation toute relative, d’ailleurs, puisqu’il s’agit parfois de remettre au goût du jour de vieilles pratiques du mouvement ouvrier, qui avaient été quelque peu oubliées par les partis de gauche. Les insoumis expérimentent ainsi différentes actions : porteur de parole, déambulation musicale, défilé carnavalesque, débat mouvant, topo citoyen, débat de rue, caravane des droits, caravane santé, conférence gesticulée, apéro insoumis. De telles actions sont finalement assez rares mais, lorsqu’elles ont lieu, elles sont mises en avant au sein du mouvement. Par ailleurs, il faut mentionner l’importance accordée au cybermilitantisme. Durant la présidentielle de 2017, environ 3000 personnes ont fait campagne pour la France insoumise exclusivement sur le net, en diffusant des mèmes à l’effigie de Mélenchon, en produisant des jeux vidéos (Fiscal Kombat) ou des reprises musicales, en investissant les réseaux sociaux, etc.

Vous montrez des ruptures par rapport à l’électorat traditionnel de la gauche : comment les analysez-vous ?

Une des grandes questions, après la campagne « populiste » menée par Mélenchon en 2017, était de savoir s’il était toujours « de gauche »… Il y a plusieurs façons de répondre à cette question. La première est d’étudier le programme politique de Mélenchon et le contenu de son discours. A cet égard, on s’aperçoit que Mélenchon est bien de gauche. Une deuxième façon de procéder est de regarder qui a voté pour lui. Or, là aussi, on s’aperçoit que la grande majorité des électeurs de Mélenchon sont des gens qui se revendiquent de gauche ou qui ont grandi dans une culture et/ou un environnement de gauche.

La gauche a toujours eu plusieurs électorats. On peut identifier trois groupes sociaux, qui lui apportent des voix, et que je segmente de façon schématique : les salariés du public (éducation nationale, santé, transports), la classe ouvrière (aujourd’hui, il y a plus de six millions d’ouvriers en France, soit 20% de la population active) et les classes populaires et racisées qui résident en périphérie des grandes métropoles. Le coup de force de Jean-Luc Mélenchon en 2017 est d’avoir réussi à agréger sur sa candidature une très large majorité de ces trois électorats. 71% des Français qui se disent « de gauche » ont voté pour Mélenchon au premier tour de la présidentielle. Il a su convaincre une partie d’entre eux et, dans les dernières semaines de la campagne, il a aussi bénéficié de la logique du « vote utile » qui faisait auparavant les affaires du Parti socialiste.

LFI est-elle réellement en rupture avec l’histoire traditionnelle de la gauche ?

Par rapport à 2012, où Mélenchon était le candidat du Front de gauche, la France insoumise a remplacé L’Internationale par La Marseillaise au début des meetings, et a abandonné la couleur rouge sur son matériel de campagne. Mais, comme je le disais à l’instant, il me semble qu’on a surévalué la rupture entre la France insoumise et l’histoire des gauches françaises. Les gauches sont multiples. Il y a la gauche gestionnaire et l’extrême-gauche, la gauche patriote et la gauche internationaliste, la gauche ouvrière et la gauche enseignante, la gauche « molle » et la « vraie gauche », la gauche jacobine et la gauche décentralisatrice, la gauche productiviste et la gauche écologiste, la gauche partisane et la gauche syndicale, etc. Il est difficile de dire exactement dans quelle(s) gauche(s) et dans quelle filiation s’inscrit la France insoumise, car elle est au carrefour de plusieurs traditions, qu’elle synthétise tout en les renouvelant. Mais il me semble clairement erroné de dire que la France insoumise serait « au-delà du clivage gauche-droite », ou qu’elle aurait « largué les amarres de la gauche ». Mélenchon a entretenu ce mythe à la fin du quinquennat Hollande, car ce dernier avait entaché l’image de la gauche. Difficile, en effet, de se dire « de gauche » après la déchéance de nationalité, le CICE et la Loi Travail. Mais dès 2018, Mélenchon assume à nouveau le fait que la gauche soit « sa famille ». Et en 2017, dans son discours, on trouve des références à Karl Marx, au mouvement ouvrier. Tout au long de la campagne, le candidat insoumis arborait sur sa veste un triangle rouge rendant hommage aux résistants communistes déportés dans les camps nazis. Lors du meeting de Lyon du 5 février 2017, il entonna le Chant des Canuts, repris poing levé par la foule. Enfin, rappelons que le noyau dur des dirigeants et des militants insoumis vient du Parti de gauche. Sans les ressources du PG, la FI aurait difficilement pu voir le jour.

« Les populistes de gauche jouent à fond la carte de la personnalisation, ils ont un programme et des mots d’ordre qui parlent aux abstentionnistes, ils parviennent à surfer assez intelligemment sur les vagues de mouvements sociaux »

©Jean-Luc Mélenchon par Olivier Roller.

Votre enquête pointe un nouveau phénomène que vous qualifiez de « populisme de gauche » à l’échelle européenne…

En partant d’une monographie de La France insoumise, mon livre est une réflexion plus large sur les mutations de la gauche à l’échelle européenne. Après la crise de 2008, en Belgique, en Espagne, en France, en Grèce, en Italie et ailleurs, les grands partis de gauche (qu’ils soient socialistes, travaillistes, sociaux-démocrates ou communistes) ont connu de sévères revers électoraux. Cela s’explique à la fois par leur conversion plus ou moins prononcée au social-libéralisme, par les transformations démographiques de leur électorat traditionnel, par leur perte de relais au sein de la société civile organisée et par l’embourgeoisement de leurs dirigeants. Or la politique a horreur du vide. L’espace laissé vacant par ces grands partis de gauche a été investi par de nouveaux entrants, tels que Syriza, Podemos, la France insoumise, mais aussi le Mouvement 5 étoiles. En Belgique, un vieux parti maoïste tel que le Parti du Travail de Belgique a su se renouveler, se rajeunir et délaisser sa phraséologie marxiste afin de capter les déçus du Parti socialiste. En Grande-Bretagne, Jeremy Corbyn s’est appuyé sur les syndicats, les jeunes et les militants du Labour afin de ravir la direction du parti aux héritiers de Tony Blair. 2015 est ainsi une année charnière : Podemos conquiert les grandes mairies d’Espagne, Corbyn prend la tête du Labour, Tsipras devient premier ministre de la Grèce, Mélenchon prépare le lancement de la France insoumise. On assiste alors à une percée électorale de la gauche populiste. Mais le cycle victorieux ne durera pas longtemps, puisque dès 2019, c’est le reflux. Aux élections européennes de mai 2019, la gauche radicale n’obtient que 39 députés, soit 20% de moins que lors de la précédente mandature. Le populisme de gauche aura-t-il été une brève parenthèse (de 5 années) dans l’histoire des gauches européennes, ou est-il appelé à perdurer ? Telle est la question qui m’intéresse. Il est encore trop tôt pour y répondre.

Vous paraissez sceptique sur la réussite de ce projet émergent dans différents pays à l’échelle mondiale.

Le populisme de gauche est une stratégie. Ils désignent des forces politiques (parti, mouvement, candidat) qui 1. qui adoptent une idéologie hostile au néolibéralisme, au productivisme et aux différentes formes de discrimination ; 2. qui assument leur appartenance à la gauche, tout en priorisant une rhétorique centrée autour du clivage « peuple »/« oligarchie » ; 3. qui visent la conquête électorale du pouvoir d’État afin de convertir les revendications des mouvements sociaux en politiques publiques ; 4. qui sont dirigés par un leader charismatique à même d’incarner les aspirations des classes populaires et d’opérer une jonction avec les classes moyennes préoccupées par leur déclassement social et le changement climatique, 5. qui insufflent en politique une dose supplémentaire d’affects, en particulier de joie, d’espoir et de révolte ; 6. qui se réapproprient des thèmes traditionnellement accaparés par la droite (la patrie, l’ordre, la souveraineté).

Grâce à cette définition, on voit que le populisme de gauche présente à la fois des forces et faiblesses. La principale force de cette stratégie est qu’elle permet de faire des entrées fulgurantes dans l’arène électorale, et parfois même de s’emparer du pouvoir. Les populistes de gauche jouent à fond la carte de la personnalisation, ils ont un programme et des mots d’ordre qui parlent aux abstentionnistes, ils parviennent à surfer assez intelligemment sur les vagues de mouvements sociaux, ils font preuve d’une agilité tactique et d’une inventivité militante intéressantes. Mais ils ont aussi des faiblesses : leurs scores électoraux s’effondrent aussi vite qu’ils se sont envolés. Ils ont un faible ancrage local et territorial, et ils ne se donnent pas les moyens de remédier à cette absence d’ancrage. Ils dépendent fortement de la figure de leur leader, dont la popularité peut s’effondrer suite à n’importe quelle « affaire » ou « scandale ». Ils sont assez frileux en termes de démocratie interne au sein de leur organisation, de sorte que les conflits politiques aboutissent souvent à des scissions. Finalement, le populisme de gauche est un pari qui, comme tout pari, comporte des risques.

Recueilli par S.B pour Les Influences.

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