Pour une agritech française souveraine
Publié le 13 juin 2022 par Les Influences
Par Jérôme Le Roy, Président de La Ferme Digitale et fondateur de la start-up Weenat et Paolin Pascot, co-fondateur de La Ferme Digitale et de la start-up Agriconomie.
Qu’est-ce que l’« agritech » ? Nous définissons ce terme comme étant la grande famille des innovations au service de l’agriculture et de l’alimentation. De la Terre à la table, de l’agriculteur au consommateur, nous englobons dans ce concept, les innovations qui accompagnent tous les secteurs : agriculture, viticulture, sylviculture, halieutique, agroalimentaire, produits biosourcés, valorisation des déchets organiques, bioénergies, biotechnologies… C’est immense, ambitieux et enthousiasmant. Concernant les outils du numérique, il s’agit de concevoir les nouvelles formes d’utilisation des données. Avec les biotechnologies, d’adapter des formulations afin de protéger les cultures avec le moins de chimie possible. De tracer l’entièreté des étapes de production sous forme de contrats intelligents grâce à la blockchain. D’inventer des robots capables de faire gagner des heures de travail pénible. Cette force d’innovation française doit être soutenue ! C’est pourquoi, La Ferme Digitale, missionnée en août dernier par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, et le ministère de la Transition Numérique, s’attèle depuis, à organiser, avec l’ensemble des acteurs concernés, la mise en place de la nouvelle dynamique dite « French AgriTech ».
Numérique, biotechnologies, robotisation… En 10 ans, de nombreuses innovations, portées par des entrepreneurs de multiples compétences, ont fait émerger une agritech française.
Entre 2010 et 2020, de nombreuses innovations ont vu le jour en agritech, avec l’arrivée de jeunes entrepreneurs provenus d’horizons multiples. Ce fut une période particulièrement riche et propice aux tests des solutions par des agriculteurs et consommateurs les plus avertis, et en recherche de nouveautés. Durant les dix prochaines années, nous allons continuer à valoriser les initiatives qui ne manqueront pas d’émerger tout au long de la chaîne de valeur. Nous devrons fluidifier les processus de transfert de la recherche vers les start-up, en renforçant les incubateurs et accélérateurs des ESR (Évaluations simplifiées des risques) et mettre en place des collaborations avec les start-up studios notamment. Nous devrons également favoriser la compétitivité de nos acteurs innovants et leur permettre un passage « à l’échelle plus rapide ». En effet, si le berceau de leur développement est la France, très vite leur terrain de jeu doit être le monde.
Cette année a été rythmée, entre autres, par le renouvellement du gouvernement. Les visages changent mais nos convictions perdurent et le secteur agricole a besoin de soutien en continu. C’est pourquoi, en février dernier, avec Julien Denormandie (ex-ministre de l’agriculture et de l’alimentation), Cédric O (ex-secrétaire d’État en charge du numérique) et Bruno Bonnell (secrétaire général pour l’Investissement), nous avons construit et co-signé l’« Agenda French AgriTech », engageant ainsi l’État et la French AgriTech dans un agenda ambitieux et plein de sens, à l’horizon 2030.
Avec cette mission, nous posons la situation de la France sur l’échiquier international, et identifions les problèmes. Plus de 60 recommandations, réparties en six axes stratégiques, proposent les moyens nécessaires pour accélérer l’émergence et le développement des start-up des secteurs agricole et agroalimentaire. À la French AgriTech de devenir un acteur majeur de notre souveraineté, mais aussi de notre rayonnement dans l’agri-tech mondiale.
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