Pas de Reprise pour le cinéaste Hervé Le Roux
Publié le 27 juillet 2017 par Rédaction LI
Le cinéaste et documentariste de Reprise qui vient de mourir nous laisse en héritage un beau personnage libertaire.
Culture. » Le cinéaste Hervé Le Roux a été retrouvé mort à son domicile, à Poitiers. Ceux qui se souviennent de lui, de ses critiques dans les Cahiers, des nuits passées avec lui à Belfort ou ailleurs, et bien sûr de ses films : Grand Bonheur, Reprise, On appelle ça le Printemps… pleurent un ami et un cinéaste si singulier, empêché depuis plus de 15 ans. Pardon de cette annonce brutale mais je ne vois un mot nulle part et ce silence rend les choses encore plus insupportables.« , a alerté sur sa page FaceBook Frédéric Bonnaud, ancien pilier des Inrocks, aujourd’hui directeur général de la Cinémathèque de Paris. Sur Twitter, Charles Tesson, délégué général de la Semaine de la Critique, lui aussi s’est ému : » Si triste car Hervé Le Roux n’est plus. Critique aux « Cahiers » puis trop peu de films, dont le superbe « Reprise »(1997). »
De même que Marie Queysanne, attachée de presse du documentaire-phare d’Hervé Le Roux : « Si triste, au revoir Hervé Le Roux, Grand Bonheur que nous avions eu à travailler sur Reprise … »
» Je n’y foutrai plus jamais les pieds dans cette taule ! » Il restera le cinéaste d’un grand coup de gueule. Celui d’une ouvrière des usines Wonder de Saint-Ouen (Seine saint-Denis) contrainte de revenir au turbin après une grève, dégoutée de sa vie, furieuse de ce retour au terne et à l’esprit d’asservissement. Entre Arletty et Françoise Hardy, le personnage anonyme, arraché à la réalité brute, est devenu une icône qui circule désormais dans l’imaginaire anticapitaliste et libertaire. Sa recherche par les journalistes (nous en fûmes) tourna à l’obsession. Hervé Le Roux (1958) s’en amusait, qui avouait ne pas savoir qui était vraiment cette sublime actrice de la vie ordinaire et ce qu’elle était devenue, et semait de faux indices.
Entre Arletty et Françoise Hardy, le personnage anonyme, arraché à la réalité brute, est devenu une icône qui circule désormais dans l’imaginaire anticapitaliste et libertaire.
Le film d’Hervé Le Roux Reprise reprenant lui aussi des archives d’un reportage fleuve et sur le vif d’étudiants de l’IDHEC (avant la Femis) en 1968 sur une grève et sa fin était sorti dans une salle du Quartier latin en mars 1997. L’ OVNI de 180 minutes obtiendra le Grand prix du jury au Festival de Belfort.
Avant de mettre la main à la pâte, Le Roux a été critique aux Cahiers du cinéma, puis a collaboré à des courts-métrages, été l’assistant-réalisateur d’Alain Bergala et participé à l’écriture de scénarios. Documentariste talentueux mais discret, il fut également l’auteur de deux long-métrages, Grand Bonheur (1993) avec Lucas Delvaux et Marilyne Canto (une bande d’étudiants qui se dissout à Paris sous le soleil d’aout) et On appelle ça… le printemps (2001), toujours avec son égérie Marilyne Canto.
Après ce film qui ravit un petit public fervent mais s’avéra un échec commercial, Hervé Le Roux, telle son héroïne de Saint-Ouen, disparut totalement des écrans radars de la critique.
3 commentaires sur “Pas de Reprise pour le cinéaste Hervé Le Roux”
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Pas de Reprise pour le cinéaste Hervé Le Roux
Bonjour,
De qui sont les photos d’Hervé Le Roux et de Marilyn Canto que vous publiez ?
Pas de Reprise pour le cinéaste Hervé Le Roux
– D.R
– Unifrance