Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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10 avril 2022 : Un premier tour de la présidentielle qui n’est pas un tour de chauffe

Publié le 8 avril 2022 par

L’idée : L’écart se resserre nettement entre Macron et Le Pen à la veille du premier tour. Suspense : l’abstention, dimanche, sera-t-elle comparable à celle de 2002 ?


Contre-affiche électorale, par les graphistes de Distorsions. Les Influences

À quelques jours du premier tour, nous assistons à des dynamiques de fin de campagne importantes en faveur de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon », indique BVA dans sa 13ème vague d’enquêtes pré-électorales (BVA/Orange/RTL). Cela ne bouleverse pas les rapports de force mesurés vague après vague. Mais si le président sortant reste en tête des intentions de vote de ce premier tour, il se situe, vendredi 8 avril, dans la marge d’erreur et d’écart avec Marine Le Pen, soit 26% et 23%. Pour Jean-Luc Mélenchon (LFI), sa troisième position le fixe aux alentours de 17,5%. Sa dynamique basée sur le principe du « vote utile » lui a permis de grappiller quelques points supplémentaires, en quelques jours, chez l’écologiste Yannick Jadot (4,5%) et le communiste Fabien Roussel ( 3,5%). Anne Hidalgo, elle, stabilise un PS fantômatique à 2,5 %. Mais la marche pour une qualification au deuxième tour du président Insoumis semble trop haute.

La poutre travaille, comme dirait Édouard Philippe, sauf qu’aujourd’hui, elle risque d’emporter avec elle, toute la charpente

Samuel Jequier, Bona Fidé

Valérie Pécresse continue sa descente aux Enfers, à 8,5% avec le siphonnage simultané de LREM mais aussi d’Éric Zemmour (solidifié à 9,5%) : « En définitive, seul un tiers des électeurs de François Fillon lui est resté fidèle (35%)», remarque Christelle Craplet, directrice du projet Présidentielle 2022 chez BVA Opinion. Dimanche soir, LR et le PS risquent de peser officiellement 10% des votes. « La poutre travaille comme dirait Édouard Philippe, sauf que maintenant elle risque d’emporter toute la charpente », image Samuel Jequier, politiste et directeur adjoint de la société Bona Fidé qui organisait jeudi matin, un petit-déjeuner débat autour de l’état d’esprit des Français et l’état des lieux démocratiques.

Poutine : En quelques jours, Emmanuel Macron a vu l’ « effet drapeau » s’effilocher

Entré en campagne comme on traverserait la rue, Emmanuel Macron a réalisé une performance médiocre et même urticante, laissant en plan ou dans le flou, bien des explications pourtant nécessaires sur la retraite à 65 ans, les nouvelles modalités du RSA, ou la stratégie d’une société entière pour lutter contre le réchauffement climatique. « En quelques jours, il a consommé tout son butin de guerre », cingle encore Samuel Jequier. «L’effet drapeau » (c’est-à-dire, le réflexe de se regrouper autour du chef de l’État en période de catastrophe et de guerre) s’est effiloché. Pour cet analyste, nous assistons à une « élection DRH » : ce sont moins les idées que la personnalité du candidat qui devrait emporter l’adhésion. 30% de ceux qui vont voter Macron le font par choix de son programme, mais 70% parce qu’ils l’estiment « rassurant ».

Contre-affiches électorales de Valérie Pécresse et Marine Le Pen, par le groupe graphique Distorsions. Les Influences

Le deuxième gros point d’interrogation du 10 avril concerne le taux de volatilité des électeurs et le taux d’abstention. « Contrairement à ce que nous a affirmé une fabuleuse note de la Fondation Jean-Jaurès, prétendant que la surprise de cette campagne c’est qu’il n’y aurait pas de surprise, je pense que la surprise de cette campagne c’est qu’il n’y a pas de campagne », assène Robert Zarader, le président de Bona Fidé. BVA, elle, mesure une volatilité impressionnante, pointant 35% d’électeurs se déclarant allant voter mais encore indécis sur leur choix, à la veille de ce premier tour. « On peut estimer que la participation dimanche oscillera entre 69% et 76%, pronostiquent Adélaïde Zulfikarpasic et Christelle Craplet, de BVA Opinion. Ce qui donne une participation moyenne autour de 72,5%, pas très éloignée finalement du record de 2002 (71,6%) ». Vingt ans après, ce premier tour prend des allures de second tour, blastant les autres candidats et frustrant un peu plus les citoyens de choix démocratiques nourris.

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